L’homme politique, militant et communicateur du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais a estimé que les félicitations adressées au champion du monde de MMA par le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun « participent de son positionnement tribal… ».
« Maurice Kamto vient de politiser la victoire du champion Ngannou en le félicitant avec une vive émotion. Ces félicitations subliminales participent de son positionnement tribal. Ce n'est pas la première fois que le Cameroun a des champions. Champion de Volley Ball... Des jeunes camerounais se sont distingués sans qu'il n'adresse des félicitations. Kamto tribalise la victoire de Ngannou pourtant c'est une victoire du Cameroun et non d'une région », affirme André Luther Meka.
Lecture froide ou alors empreinte d’un zeste conflictuel ?
Car, les deux hommes appartiennent à des formations politiques « ennemies » et, depuis 2018 les sorties des militants des deux bords suggèrent quelquefois des positions, des analyses qui ne brillent pas par logique.
La position adoptée par le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun vis-à-vis du pouvoir en place, les attaques et intrigues permanentes des militants de son parti, sont autant d’éléments qui ne favorisent pas un climat d’apaisement.
Si l’on peut lire le ton mesuré utilisé dans son message de félicitations à Françis Ngannou :
« Je salue le sacre de notre compatriote Francis Ngannou comme champion du monde des poids lourd de l’UFC. Cette victoire est une étape majeure d’un parcours exceptionnel pour un être hors norme.
Un homme pour qui l’adversité, loin d’altérer le rêve, en a décuplé la puissance. Le champion du monde F. Ngannou est une fierté pour le Cameroun et pour l’Afrique.
Pour notre jeunesse notamment, Il est l’illustration de ce que le destin n’est jamais écrit d’avance. Il nous appartient de le forger, et même de le forcer. Toutes mes félicitations à F. Ngannou ».
Nombreux sont ceux qui se réclament de cette formation politique, qui n’ont pas manqué de saisir cette occasion pour circonscrire l’athlète Camerounais, à une Région, celle de l’Ouest, à une ethnie, celle des grassfields et d’écrire sur la toile que cette victoire est la leur.
Une récupération ethnique qui a remis au devant de la scène, les quolibets que Françis Ngannou avait reçus, après avoir été dans un camp d’entraînement du Bataillon d’Intervention Rapide.
Ceux qui rappellent passionnément les origines de l’athlète sont les mêmes qui, à cette occasion n’ont pas manqué de le condamner, arguant qu’il a trahi « le peuple » en pactisant avec « l’armée de Paul Biya ».
Nicole Ricci Minyem