Dans la région de l’Extrême-Nord particulièrement, des femmes sont victimes des inégalités dans la gestion des projets de résilience eau et climat. Le Programme dénommé « Water, climate and Gender Programme » (Wacdep-G) lancé au Cameroun par Cameroon Chapter of Global Water Partnership (GWP-Cmr) vise à réduire cette discrimination dans la mise en œuvre des projets sus-évoqués en faveur des femmes.
Le Bureau Afrique centrale de Global Water Partnership (GWP) lève un pan de voile sur les maladies causées par le réchauffement climatique dans la partie septentrionale du Cameroun. Selon ses études, plus de 500 000 personnes sont affectées par la fluorose. Il s’agit d’une maladie liée à l’excès de fluorures (forme ionique du fluor qui a gagné un électron pour avoir une couche saturée) dans la phase de minéralisation des dents jusqu’à l’âge de 6 ans. Elle se manifeste par l’apparition des tâches jaunes, rouges ou noires sur l’émail et une détérioration de la couronne dentaire. Cette maladie affecte les personnes vivant dans les zones d’extrêmes températures qui favorisent l’augmentation la concentration d’origine dans les eaux souterraines.
Dans la région de l’Extrême-Nord Cameroun, les eaux souterraines dans plusieurs localités à l’instar de Mozo 3, Bamguel 1 et Bamguel 2 ont entre 4 et 6 milligrammes de concentration en fluorure par litre (Mg/l) alors que la norme établie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est de 1,5 mg/l.
Les données collectées par GWP-Cmr sur les mentalités et comportements humains vis-à-vis du fluorure dentaire dans le district de Meri (région de l’Extrême-Nord) ont montré que les femmes sont plus stigmatisées que les hommes. Elles sont considérées comme des vecteurs de la transmission de la maladie aux enfants, apprend-on. Les femmes touchées par cette maladie éprouvent des difficultés pour se marier. Elles sont perçues comme celles qui sont moins belles, laides et qui font honte dans à la société.
Outre la stigmatisation liée au fluorure dentaire, les femmes de la région du Nord souffrent d’un stress caractérisé par la perturbation des saisons des pluies qui a un impact négatif sur les activités agricoles.
Le Programme Wacdep-G
Les travaux menés au cours de l’année 2000 par le GWP-Cmr dans la région du Nord, mais aussi dans la région côtière, l’inscrivaient dans la phase pilote du programme. « L’objectif de ce programme de deux ans est de réduire les inégalités entre les sexes en promouvant une planification, une prise de décision et un développement institutionnel sensibles au gendre pour les investissements dans des infrastructures hydrauliques résilientes au climat en Afrique et au Cameroun en particulier », explique Murielle Elouga, responsable du programme.
Innocent D H