Le leader du mouvement « Urgence panafricaine » ne se laisse pas emballer par le mouvement d’émotion qui gagne le monde en ce moment au sujet de la cause noire. Kemi SEBA garde la tête froide. Pour lui, le combat est ailleurs.
Kemi SEBA déclare : « Le racisme ne disparaîtra pas. Les progressistes blancs qui vous encouragent dans cette lutte antiraciste sans issue sont ceux qui ne veulent pas que vous vous préoccupiez des réelles urgences que sont l’autodétermination et la séparation vis-à-vis du colon. Aucune révolution ne s’est faite en prônant l’intégration à la maison de l’oppresseur. Nos grands parents se sont battus pour la décolonisation de nos pays, pas pour que leurs petits enfants se battent pour être acceptés comme citoyens dans le pays de leurs oppresseurs. Vous n’obtiendrez jamais justice en diluant la colère noire avec les bons sentiments des blancs. On est passé de black power (autodétermination noire) à Black Live Matter (« Hey les blancs, la vie des Noirs compte ») posez-vous des questions. »
Si on peut s’interroger sur l’insinuation que véhicule cette réflexion, suggérant que les progressistes blancs n’ont pour seule volonté, nous distraire et nous éloigner des enjeux véritables autour de lutte de la cause noire, il n’en demeure pas moins que le regard que pose Kemi SEBA ici, nous invite à une introspection profonde qui permettrait de scruter les réelles causes de la situation dans laquelle les Noirs se trouvent aujourd’hui.
L’approche que propose Kemi SEBA est de se rendre compte que le Racisme est la conséquence d’une série d’évènements tout au long de l’histoire des humanités. Une histoire faite de domination et d’assujettissement de certains peuples par les plus forts et les plus organisés. Du fait de ces dominations, les Noirs se trouvent aujourd’hui à faire la manche pour exister et être reconnu par les sociétés dominantes actuelles.
Pour Kemi SEBA ce n’est pas en mendiant une certaine reconnaissante ou en pleurant pour une intégration factice dans les sociétés occidentales que le Noir pourra sortir des griffes de l’oppression et du racisme. Il est question pour les Noirs de manière générale de rester dans la logique qui conduisait les patriarches. La lutte pour l’autodétermination et non une lutte pour une intégration. En effet, si les noirs sont puissants d’un point de vue économique et militaire, le respect sera une conséquence. Il n’y aura plus de racisme, tout au moins dans le sens de l’oppression des noirs. En somme, au lieu de se donner tant de mal à couper les branches de l’arbre, il faut s’attaquer aux racines du racisme.
Stéphane NZESSEU