L’information a été rendue publique ce mardi par nos confrères de Canal 2 International qui sont descendus sur les lieux. Partis sur une affaire de viol sur mineure âgée de 13 ans, ils ont pu se rendre compte, au cours de leur enquête, que le réseau est bien plus étendu, avec des ramifications insoupçonnées.
Une fillette âgée de 13 ans a récemment été violée par un gendarme à Babadjou, dans le département des Bamboutos à l'Ouest du Cameroun. Le mis en cause, un certain Biwolé, en service à la Compagnie de gendarmerie de cette localité, a forcé la voie annale de sa victime, dans les locaux même de son service.
Alors que la jeune enfant venait récupérer le couvert et l’argent du poisson braisé que sa maman a servi plus tôt à son bourreau, elle est brutalement happée par le “pervers sexuel” qui, prêt à assouvir ses désirs bestiaux, n’hésite pas à pointer son arme de service sur la tempe de la petite fille.
“Je suis arrivée, il m’a tiré dans une chambre. Il a descendu mon pantalon et m’a dit de fermer la bouche…”, témoigne la victime.
“Je suis monté comme ça à la brigade et cherché à rencontrer le Commandant de Brigade, celui-ci est venu juste derrière moi et m’a conseillé d’aller à l’hôpital pour faire des examens, afin d’être certain que l’enfant n’a pas menti…
Ce que nous avons fait, comme l’hôpital n’est pas loin de la Compagnie de Gendarmerie et après examen, on nous a assuré qu’il y a quelque chose qui s’est passé comme l’atteste d’ailleurs le certificat médical établi par les médecins après examen…”, relate un parent de la victime.
Un réseau de pédophiles parmi les "protecteurs" de la population
Le sieur Biwolé actuellement gardé à vue à l’Etat major de Mbouda serait membre d’un groupe de pédophiles car, à quelques encablures de cette localité située dans le Département de Bamboutos, plus précisément à Bamessou, l’un de ses compagnon de crime, adjudant chef est lui aussi pris dans les mailles du filet.
De l’avis de certains témoignages recueillis par nos confrères, l’individu a négativement marqué les esprits car ses multiples victimes le considèrent comme un pédophile accompli
Témoignage des jeunes garçons
“Je suis arrivé là bas à la gendarmerie un jour avec l’un de mes frères avec qui je suis au marché, il nous a servi des tasses que nous avons bu et, je me suis réveillé le lendemain matin et je me suis rendu compte qu’il m’a violé. Tout mon derrière était mouillé et lorsque je lui ai posé les questions, il ne m’a rien dit de bon”.
“Comme on avait déjà fixé le rendez-vous avec le commissaire et je lui ai demandé de me faire signe lorsqu'il arrive. Mais, avant qu’il ne m’appelle, moi j’étais déjà sur place et, j’ai trouvé les deux dans la chambre, dans un lit et il lui faisait une fellation et il a même versé le sperme au sol…”.
Un autre jeune, sexuellement abusé depuis l’âge de 8 ans a finalement décidé de sortir de son silence et narrer les faits
“J’ai connu monsieur Alexis derrière la Snec alors que j’étais âgé de 8 ans quand j’étais encore au CE1 ; il m’a pris comme son petit du quartier et chaque fois que nous étions chez lui, il me suçait et il l’a fait pendant longtemps à l’insu de mes parents…”.
Se croyant à l’abri de tout soupçons, usant quelquefois de menaces et d’intimidation, ces individus qui ont pu arborer la tenue de la gendarmerie nationale, corps d'élites et vanté par tous, sont désormais exposés aux yeux du monde, parce que les parents ont pris la résolution de briser le silence en témoignant à visage découvert
Maman de l’une des victimes: “Mon enfant est allé faire deux ans chez ma belle-sœur au village et à son retour, son comportement nous a surpris et nous avons pris la décision de l’envoyer à Douala pour apprendre la mécanique; Traumatisé, il lui arrivait de faire des cauchemars et c’est à cette occasion qu’il nous a confié qu’il rêvait du père là qui lui disait de sucer son P. On m’a demandé de le ramener ici afin de le traiter et c’est à ce moment qu’il nous a tout raconté”.
Le silence sous les menaces et les intimidations
Même si certains parents et autres victimes ont décidé de braver leur peur et raconter ce qu’ils ont vécu, il est possible que d’autres continuent de garder le silence à cause de la terreur dans laquelle ils sont maintenus.
On ne le dira jamais assez, il est important de dénoncer, dénoncer et encore dénoncer, afin que de telles pratiques n’aient plus cours, bien qu’il soit difficile de se faire à l’idée que ce sont ceux-là même qui sont censés protéger les populations qui agressent et abusent sexuellement de jeunes enfants.