La Société Civile des Arts Audiovisuels et Photographiques n’a pas pu renouveler son Conseil d’Administration au cours des travaux de son Assemblée Générale Ordinaire ce dimanche à Yaoundé
Voici plus de 16 ans que la SCAAP est dans le trouble, dans le tourment. Rien ne marche plus comme il se doit. Cette fois, c’est à cause d’une affaire de détournement de près de 205 Millions de FCFA par le président du Conseil d’Administration et le Directeur Général de l’organisation que les autres membres ont choisi de paralyser les travaux de ce dimanche.
C’est devenu une habitude au sein de cette structure en charge de la gestion collective des droits d’auteurs pour les artistes de l’audiovisuel et de la photographie. Au cours de la session du Conseil d’administration de Mai 2020, c’était toujours éclats de voix, et injures. Juste à la limite de l’agression physique. Ce jour-là, les 32 membres se divisent en deux camps. Ceux du premier camp font le choix de tenir des assises en catimini et prennent la décision de suspendre le PCA et le DG de la société ; ce qui ne sera pas du goût de l’autre camp, visiblement tout acquis aux deux hommes.
La crise qui existait déjà va s’envenimer. De facto, la SCAAP se retrouve avec deux Conseils d’Administrations. Le premier conduit par le PCA Chiemai Samuel et le deuxième, placé sous l’autorité de celui qui était jusque-là 1er Vice-Président de la société, Ousmanou. Ce dernier décide de donner à cet autre Conseil, le nom de Comité provisoire de Gestion. Il s’en est suivi un bras de fer qui semblait donner l’avantage au comité mis en place par Ousmanou et ses alliés.
Après moult discussions, ils sont parvenus à fixer des assises pour le 31 janvier 2021 ; Travaux au cours de laquelle, la Scaap a refait de nouveaux textes qui seront adoptés plus tard au cours d’une Assemblée Générale extraordinaire. Et ce 07 février, alors que les membres de cette organisation devaient tout simplement valider les rapports de l’exercice 2020, il s’est avéré qu’il n’y a dans les rapports aucune justification de l’utilisation d’une somme de près de 205 millions de FCFA pourtant perçue par le PCA et le Directeur Général de la société de droit d’auteur.
Face à la grogne, même le représentant du ministre des Arts et de la Culture venu coordonner les travaux s’est vu obliger de reporter ces assises, pour éviter que les protagonistes n’en viennent aux coup de poings dans cette belle salle de la CNPS à Yaoundé. « L’Assemblée Générale a accouché d’une souris » c’est par ces mots que le représentant du ministre a refermé les travaux.
Stéphane NZESSEU