Invité sur le plateau de la CRTV, le patron de l’entreprise qui a gagné le marché de la mise en œuvre technique du système de collecte des dédouanements par prélèvement des crédits téléphoniques est incapable d’expliquer la méthodologie.
Lucresse Medou Ndjemba a eu tout le mal du monde à extraire de la bouche de Mr Paul Zambo les mots nécessaires pour justifier l’oppression financière qu’ils sont en train de mettre en place. Le fusible de l’opération n’a pas pu dire aux camerounais comment son entreprise et lui comptent procéder pour réaliser le projet de collecte des taxes douanières à travers les téléphones de camerounais.
Interrogé sur sa méthodologie, pendant plus de deux minutes Paul Zambo ne trouve pas ses mots. Visiblement, il ne maîtrise pas les systèmes de communication qu’utilise la téléphonie mobile pour son fonctionnement. Il n’a aucune connaissance des éléments techniques dans le téléphones qui permettra de savoir si oui ou non le téléphone vient d’être activé sur le territoire camerounais ou pas. Manifestement, il ne sait strictement rien des mécanismes qui vont gouverner les opérations qu’il va mener en faisant une intrusion dans les appareils des personnes. Il n’a pas pu répondre quand on lui demande si oui ou non il aura accès depuis son dispositif aux données personnelles des utilisateurs, si oui comment comptait-il les protéger. Comment allait-il faire pour savoir que tel téléphone appartient à telle ou à telle personne. Il a fallu que le journaliste en face de lui l’aide encore en lui apprenant que les puces qui seront introduites dans les téléphones sont identifiées à l’avance et par là on pourra connaître l’identité de l’usager.
Tellement il était oisif et spécieux dans ses propos qu’on se demande bien s’il a même monté un dossier pour souscrire à ce partenariat qu’il a obtenu auprès de l’Etat du Cameroun. La moinde des choses quand on s’engage dans un chantier aussi important c’est de savoir ce qu’on compte faire. Pire, lorsqu’il s’agit de passer à la télévision pour présenter son projet, lui qui a été candidat à l’élection présidentielle en 2011 sait très bien qu’il faut au moins lire ses notes. A moins qu’il ne soit qu’un prête nom pour jouer un rôle dans la manœuvre et attendre tranquillement que lui soit octroyé sa part du magot.
De toute évidence, cette opération n’est pas claire.
Stéphane NZESSEU