Alors que certains mouvements politiques appellent les camerounais à braver l’autorité de l’Etat, ils sont très nombreux ceux qui restent lucides et font le choix de la paix et de la sérénité nécessaire à la création d’une société prospère.
Quartier Bonapriso à Douala, alors que nous sillonnons les artères de la ville, nous rencontrons des habitants du coin qui sortent de leur concession pour se rendre dans une grande surface du coin. Ils ont quelques courses à faire. A la question de savoir s’ils se sentent concernés par ces appels à manifestations, ils sont clairs « nous sommes tous camerounais et nous savons combien les choses sont difficiles dans notre pays. Mais ce n’est pas difficile dans quel pays ? Mr le journaliste, il vous suffit d’allumer votre petit écran pour constater qu’en France, aux Etats Unis et dans plusieurs pays que nous apprécions, ils crient à l’injustice sociale, et font des protestations tous les jours. Mais est-ce pour autant qu’ils demandent le départ de leurs présidents ? […] moi j’observe ces choses et je préfère rester chez moi. »
Quelques mètres plus loin, nous rencontrons une dame qui revient du même supermarché, avec quelques vivres dans son paquet. Elle se nomme Victorine Ekedi. A la question de savoir ce qu’elle pense des évènements en cours, « vous savez, les politiciens ont parfois des enjeux que le commun des camerounais ne connaissent pas. On les voit en journée faire semblant de s’opposer et pourtant dans la nuit ils sont prêts à pactiser avec ceux qu’ils critiquent. Moi je préfère rester chez moi et m’occuper de ma petite famille. »
Durant notre petite marche, nous allons rencontrer de très nombreux citoyens restés à la maison ce jour. Ils ont décidé de respecter les consignes données par le gouvernement. Pour la plupart, ils ont préféré prendre un congé au lieu de service pour ne pas participer même furtivement aux manifestations organisées par le MRC. Des enfants qui jouent dans les cours des maisons, les ruelles de certains secteurs de New Bell connaissent la ferveur des jours ordinaires. On peut apercevoir des femmes qui plateau sur la tête font le tour du secteur pour proposer des friandises. C’est le calme absolu. Pour eux, il est hors de question de mettre à mal les institutions de la République. La paix et la sécurité avant tout.
Stéphane NZESSEU