On se demande bien ‘’une marche pour quoi faire et pour quel résultat ?’’ Que peut apporter une marche des patrons de presse dans un environnement bloqué comme celui du Cameroun ?
On l’a appris ce mardi, à la faveur du dépôt auprès des services de la sous-préfecture de Yaoundé, d’une demande d’autorisation pour une marche pacifique dans les rues de la ville. Le REPAC (Réseau des Patrons de Presse du Cameroun), par son président François Mbocke (Directeur de Publication du Journal DIAPASON), a introduit une demande d’autorisation au sous-préfet de Yaoundé1er, pour une marche pacifique des patrons de presse du Cameroun la 03 Mai 2021 de 10h à 11h. Cette marche sera organisée dans le respect des mesures barrières édictées par le Gouvernement et l’OMS dans le cadre de la lutte contre la Covid 19.
Une marche pacifique qui sera accompagnée de quelques pancartes portant quelques sollicitations des pouvoirs publics vis-à-vis de la presse. L’itinéraire, c’est de l’Hôtel de ville de Yaoundé vers le ministère de la communication, où un plaidoyer sera remis pour transmission à la Haute hiérarchie.
On a bien envie de se demander si le gouvernement camerounais actuel ignore les maux que traversent les différents organes de presse dans notre pays. Si l’intention est de mener des actions de pression sur le gouvernement, on s’interroge bien de savoir si une marche limitée à une heure de temps et sur une distance de moins d’un kilomètre et qui se déroulera dans une rue isolée et peu fréquentée de la ville aura véritablement un quelconque effet sur le gouvernement. Tout ceci semble trop mou lorsqu’on sait que l’interlocuteur est un récidiviste de la mauvaise foi et de la sourde oreille.
Quelques esprits tordus voient d’un très mauvais œil cette fameuse mobilisation. N’est-ce pas une organisation de trop pour la défense des droits des patrons de presse ou même simplement de la presse ? Pourquoi ne pas simplement confier leurs doléances à un syndicat comme le SNJC, dont la capacité de mobilisation, et la forte représentativité sont déjà éprouvées dans plusieurs villes du Cameroun. Tout ceci n’augure rien de bon pour la presse. Le gouvernement camerounais, le plus souvent n’entend que le discours de la pression ou de la force. Pour se faire entendre il faut engager des actions fortes. Or en l’occurrence, on a plus l’impression d’être en face d’un pétard mouillé.
Stéphane NZESSEU