Alors que le ministère de la Santé publique a récemment présenté des statistiques inquiétantes du nombre de personnes susceptibles d’être atteintes de l’épidémie, annonçant une série de mesures à prendre ; les commerces infectes se multiplient impunément dans les villes camerounaises malgré le risque qu’ils comportent.Sourde propensionUn rapport du ministère de la Santé publique publié ce 25 juillet estime à 142 le nombre de cas suspects dont 11 confirmés et 11 décès. 33 cas suspects se sont ajoutés aux 109 dernièrement répertoriés, on note deux morts de plus. L’épidémie sévit majoritairement dans deux régions du Cameroun jusqu’à ce stade.
Il y a en primeur la région du Nord avec 65 cas suspects pour 8 confirmés ; on en est à 10 décès dans cette région, soit 2 de plus comparativement aux dernières annonces du MINSANTE. La région du Centre préoccupe également ; on y est passé de 25 à 35 cas suspects dont 3 ont déjà été confirmés ; le rapport confirme la mort d’une seule personne jusqu’à ce stade.
Outre ces deux régions attaquées, le rapport relève que trois autres sont à haut risque. Il s’agit notamment de la région du Littoral avec 26 cas suspects, de l’Est avec 1 cas suspect et de l’Extrême-Nord où aucun cas n’a encore été signalé.Main tendue au choléraDans le Nord, la consommation commune de fruits en provenance du Nigéria a été présentée comme l’origine du Choléra chez certains patients. Au relâchement des pratiques hygiéniques (ne pas se laver les mains avant de manger, vivre dans un cadre sain) vient se greffer sans surprise la logorrhée de marchandises commercialisées dans les rues. Pour se faire plaisir, certains vont savourer le vibrion cholérique à pleines dents.
Malgré la présence annoncée de l’épidémie du choléra, du Caramel, des noix de coco, des brochettes de viandes, des beignets et autres marchandises qui se consomment directement à l’achat se vendent à découvert à Yaoundé. Nombre de commerçants ont été remarqué à Yaoundé colportant ou ayant exposé ces articles sur des étals, proches des décharges d’ordures pour quelques-uns.
Ces vendeurs ambulants sont de plus en plus nombreux dans les rues par ces temps de vacances et sont pour la plupart conscients du danger sanitaire auquel ils exposent leurs clients en vendant des aliments qui absorbent poussières et autres microbes à longueur de journées. Ils se défendent par un argument presque partagé « quand on couvre les gens ne voient pas ce qu’on vend… et ça n’attire pas les clients » bien d’autres ont évoqué la fragilité de leurs marchandises « si je ferme mes caramels dans un sceau transparent ça risque fondre ; je suis obligé de marcher avec comme ça » a indiqué une commerçante.
Avec l’actualité ils ont tout de même rassuré que leur clientèle est restée intacte et se fait toujours plus importante lorsqu’ils étendent leurs secteurs de vente. A l’évidence, ces derniers n’entendent guère rompre avec la vente des marchandises à découvert ; un usage qui a pourtant tout pour favoriser la propension du Choléra au Cameroun.Agir à tempsDans la mosaïque des mesures à prendre en réponse à l’épidémie, des investigations approfondies sont annoncées, aussi il est indiqué dans le rapport que seront organisées des sessions de coaching virtuelles des équipes d’investigation par la CDC de l’Atlanta et l’OMS.
L’actualisation des outils d’évaluation de la préparation et la réponse à l’épidémie, la sensibilisation des personnels de santé sont entre autres mesures celles sur lesquelles le MINSANTE mise pour barrer la voie au Choléra ; eu égard le taux de létalité globale qui a déjà atteint 7,7, « le gouvernement doit agir efficacement quand il est temps, et sans laisser aucune brèche par laquelle l’épidémie pourra passer » a expliqué un expert à 237online ; ces commerçants continuent d’arpenter les rues camerounaises ; aucune décision officielle n’ayant été prise à leur encontre.