Cette formation a été initiée par le Comité national de développement des technologies (Cndt).
L’apprentissage à la pharmacopée moderne s’est déroulé au mois de décembre 2018. Ses organisateurs sont partis du fait que l’Organisation mondiale de la santé (Oms) révèle que 80% des populations qui résident dans des zones rurales dépendent du moins pour les besoins de santé primaire, de la médecine traditionnelle. Ce sont donc les tradithérapeutes des villes de Bafoussam et de Dschang qui ont pris part à l’atelier de formation sur les techniques élémentaires de la pharmacologie.
Durant ledit atelier, il a été question de corriger les insuffisances observées dans la mise en œuvre de ce type de médecine. Les aspects sur lesquels l’attention a le plus porté sont le diagnostic et la posologie. Les apprenants ont également été édifiés sur les bonnes pratiques de récolte et de conservation des plantes médicinales, l’apport de l’écologie dans l’amélioration des médicaments traditionnels améliorés, l’initiation aux techniques d’extraction et les notions de phytocosmétique et d’aromathérapie.
Par ailleurs il s’est agi de tisser le lien entre les tradithérapeutes qui étaient en majorité des femmes et les chercheurs/scientifiques. Pour le Cndt il est question de mettre en valeur le travail et le potentiel des tradi. Pour le Cndt ces derniers gagneraient davantage s’ils y associaient la pharmacologie pour un meilleur conditionnement des produits. De façon concrète ce qu’on voudrait que ces médecins traditionnel arrivent à faire, c’est par exemple pour 4 dames-jeanne de 10 litres données à un patient pour consommation de 4 à 5 jours, on peut en extraire le principe actif et le conditionner sous forme de gélules avec une posologie bien définie.
Le Dr Patrice Ele Abiama Secrétaire permanent du Cndt interviewé par notre confrère Cameroon business today a déclaré sur le gain qu’il y a à codifier le corps des métiers des tradithérapeutes, «derrière la codification, il y a un contrôle qualité de médicament, par un institut comme l’Institut de recherches médicales et d’études de plantes médicinales (Impm). Cet organisme de recherche est d’ailleurs capable de renforcer le principe actif contenu dans les remèdes des tradipraticiens. Si on peut donner un nom chimique ou scientifique à la molécule du tradipraticien, c’est déjà un avantage. Si l’activité est formalisée, elle va générer des dividendes financiers. Si cette médecine alternative supplée ce que l’Etat fait déjà sur le terrain, il y aura des gains, avec en bout de chaîne la réduction de la consommation des produits chimiques. En codifiant ce secteur, il pourra sortir de l’ombre. Dans la codification, il y a aussi un souci de propriété intellectuelle».
Liliane N.