Et le message du Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD) est clair: “Petit enfant ne fume pas la pipe…Elle a beau être une pipe à eau, la Chicha,demeure nocive et toxique”.
Une déclaration faite le 19 Janvier dernier par le Secrétaire général auprès du ministre de la Santé Publique pour s’adresser à toutes les Administrations intervenant dans la question “jeune”, ainsi qu’aux autres sectoriels invités.
La rencontre qui a eu lieu dans la salle des conférences de ce département ministériel soulevait la problématique de la consommation de la Chicha par la jeunesse au Cameroun.
C’est quoi la “Chicha”?
Il s’agit d’une pipe à eau permettant de fumer. Elle est composée de 28% de tabac et 70% de mélasse (sirop contenant du sucre, des arômes tels que la fraise, la pomme ou la noix de coco), qui lui donne un goût acidulé; ce qui berne les fumeurs.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, près de 100 millions de personnes sont concernées par cette drogue dans le monde, principalement les jeunes dont l’âge varie entre 15 à 20 ans; séduits qu’ils sont par la nouveauté et le goût aromatisé de ce tabac.
La jeunesse Camerounaise n’est pas en reste. D’après une récente étude menée par cet organisme, près de 46% s’y adonnent à cœur joie dans les snacks bars et même dans les domiciles.
“Le fumeur de pipe à eau et la personne exposée à cette fumée encourent les mêmes dangers que le fumeur de cigarette. Pour une séance de Chicha de 45 minutes, on consomme la nicotine équivalente à celle d’une cigarette et demie, le monoxyde de carbone de 20 cigarettes, le goudron de 26 cigarettes et un volume de fumée de 40 cigarettes”.
“Les méfaits tels que la dépendance, l’élévation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, l’intoxication au monoxyde de carbone, la perte de conscience, la limitation de la fonction pulmonaire, l’altération du larynx le développement des cancers entre autres, sont les graves dangers qu'encourent les consommateurs de Chicha, devenue un véritable fléau minant le milieu jeune au Cameroun”, disent les spécialistes.
La réflexion tenue ce 19 Janvier a conduit aux recommandations suivantes:
Mener une campagne de communication battante pendant la semaine de la jeunesse et celle de la journée mondiale de lutte sans tabac pour informer la jeunesse sur la nocivité et la toxicité de la Chicha ;
Agir sur la limitation de l’ importation de l’appareil Chicha, faire interdire sa consommation dans les espaces publics et clos;
Procéder à la fermeture des débits de boissons autour des établissements scolaires;
Concocter un solide dossier scientifique, qui faciliterait la prise de décision par le politique afin de faire évoluer le processus vers le vote d’une loi interdisant son importation et sa consommation sur le territoire national. Vivement qu’elle arrive car la vie et le devenir de notre jeunesse en dépendent.
Nicole Ricci Minyem