Les statistiques de l’Institut national de la statistique (INS) révèlent que le taux d’allaitement maternel au Cameroun est passé de 28 % en 2011 à 31 % en 2014 pour se situer à 40 % en 2018. Ce qui correspond à environ quatre enfants sur 10 qui ne prennent que le lait maternel jusqu’à six mois.
Dans le cadre de la semaine de l'allaitement maternel qui vient de s'achever, la secrétaire générale adjointe de la Société camerounaise de pédiatrie (SCP), le Dr Clémence Vougmo, a accordé une interview au quotidien gouvernemental Cameroon tribune. Évènement placé cette année sous le thème : « Protection de l’allaitement maternel : une responsabilité partagée ».
De cet entretien avec Cameroon Tribune, l'on apprend : bien qu’ayant épousé une courbe ascendante, le taux d’allaitement maternel reste encore en deçà des standards de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui prescrit à tous les pays un taux d’allaitement maternel exclusif des enfants de zéro à six mois d’au moins 50 % d’ici 2025.
Parmi les freins à l’atteinte de cet objectif, il y a la violation à large échelle de la loi portant réglementation du code de commercialisation des substituts de lait maternel par les promoteurs et autres parties prenantes. « Une étude menée par le ministère de la Santé publique a montré que près de 68 % des professionnels de la santé sont des prescripteurs des substituts de lait maternel », déplore Dr Clémence Vougmo.
Elle rappelle que le lait artificiel ne contient pas d’anticorps. Ce qui expose les enfants nourris aux substituts de lait maternel à de nombreuses affections graves, voire mortelles. Pour remédier à cette situation, il est urgent de privilégier une sensibilisation accrue sur les bienfaits de l’allaitement maternel et une plus grande rigueur dans l’application de la réglementation, suggère Dr Clémence Vougmo.
Innocent D H