L’équipe de Martin Fayulu se dit largement en tête, tandis que chez les adversaires, c’est la sérénité qui règne.
Alors que le dépouillement des bulletins n’était pas encore arrivé à son terme, le directeur de campagne du candidat Martin Fayulu a parlé de « la large avance » de ce dernier. Une affirmation qui n’a pas perturbé Emmanuel Shadary qui s’est dit serein en attendant les résultats, sans toutefois donner la moindre tendance.
Les bureaux de vote ont fermé leurs portes à 18h00, le 30 Décembre 2018 et, sans attendre comme l’exige la loi, la proclamation des résultats par l’organe en charge de le faire, certains candidats ou tout au moins, leurs responsables, se sont risquées à donner les résultats : « Les tendances sont sans appel : elles mettent le candidat de la coalition Lamuka, Martin Fayulu Madidi, largement en tête », a déclaré devant la presse son directeur de campagne, Pierre Lumbi, au siège du parti politique G7, à Kinshasa, peu après 17h.
« Ces tendances s’appuient sur plus d’un tiers des bulletins de vote […] dépouillés sur le plan national », selon Pierre Lumbi.
Plus tôt dans la journée, Barnabé Kikaya Bin Karubi, un des porte-paroles du candidat de la majorité, Emmanuel Ramazani Shadary, s’était refusé à faire pareil, afin de respecter l’acte d’engagement, signé par le candidat sur proposition de la SADC : « Notre plate-forme est sereine », avait-il toutefois ajouté dans cette déclaration à la presse, au jardin botanique de la capitale.
Les premiers résultats partiels officiels pourraient être publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) mardi 1er janvier. Dans les rues de la capitale à Kinshasa, certains congolais disent que les résultats sont connus à l’avance. D’après eux, tous les incidents qui ont précédé le scrutin, visaient à préparer le chemin pour une seule personne, le candidat choisi par Joseph Kabila.
Le camp de l’opposant Félix Tshisekedi n’avait quant à lui pas encore fait aucune déclaration, mais, même là bas, l’on attend avec impatience, la proclamation des résultats.
La rentrée scolaire, initialement prévue le 7 janvier, au lendemain de la proclamation des résultats par la CENI, a été repoussée au 21 du même mois, par mesure de sécurité, selon l’autorité administrative. Cette dernière n’a pas fait montre de la même courtoisie, en décidant, sans aucune explication, à priver les populations de la connexion internet, durant de longues heures.
Le jour du vote, les électeurs, selon certains analystes politiques, ont montré, à travers leur affluence dans les bureaux de vote, la soif de démocratie qui les anime. Malgré les nombreux reports qui ont émaillé le scrutin et les actes qui ont, à un moment failli tourner au drame, ils ont tenu à exercer leur devoir citoyen, en allant choisir celui qui a conduire le pays, durant les cinq prochaines années, notamment Emmanuel Shadary, Martin Fayulu et Felix Tsisekedi.
Ni l’orage qui a balayé la ville aux aurores, ni le lourd soleil qui a pris sa place, ni même les craintes de violences et les doutes sur la transparence du scrutin, n’ont dissuadé les Kinois de se rendre aux urnes, avec ferveur. On a souvent attendu des heures, dans la boue et la chaleur, traversé des rues devenues rivières, pour avoir la satisfaction de déposer un bulletin dans l’urne.
Nicole Ricci Minyem