La famille d’Amina Zakari, récemment nommée responsable du centre de compilation des résultats au sein de la commission électorale dément, avoir des liens biologiques avec le président Muhammadu Buhari, candidat à la présidentielle du 16 février 2019.
La commission électorale nigériane (INEC) a récemment nommé Amina Zakari à la tête du centre de compilation des résultats des élections générales du 16 février prochain. Une nomination qui n’avait pas plu au Parti démocratique du peuple (PDP). Pour la principale formation de l’opposition dont un des membres Atiku Abubakar est candidat à la présidentielle, la nouvelle promue était la sœur biologique du président sortant Muhammadu Buhari.
Faux, ont répliqué Amina Zakari et ses proches. «Ce sont des mensonges flagrants. C’est une campagne de calomnie orchestrée par le PDP pour discréditer notre sœur et partant obtenir sa démission ou son limogeage», lance un des frères de la nouvelle cheffe du centre de compilation. «Certes la sœur de Buhari a déjà été mariée à la famille. Mais l’union a été de courte durée et n’a pas donné naissance à un enfant. Tout cela s’est passé bien avant la naissance de Mme Zakari», précise un responsable local.
Ancienne directrice des opérations au sein de l’INEC, Amina Zakari a déjà servi son pays sous trois présidents qui se sont succédé ces dernières années à la tête du Nigeria: Umaru Yar’Adua, Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari.
Rappelons que la Commission électorale nationale indépendante (INEC) a procédé le jeudi 3 janvier à la mise en place d’un comité consultatif pour l’organisation des élections générales dont la présidentielle du 16 février prochain. L’organe sera dirigé par le vice-maréchal, Ahmed Tijani. Tandis que le centre de compilation sera piloté par Amina Zakari.
Et une bien délicate tâche attend l’ancienne directrice des opérations de l’INEC. «Ce centre servira de secrétariat pour la compilation des résultats et de lieu pour informer les observateurs internationaux et les médias», a déclaré Mahmood Yakubu, président de l’INEC.
Les élections générales sont prévues dans 5 semaines. Scrutin local, gouvernoral et présidentiel. Le jeudi 3 janvier dernier, à Abuja, la première dame, Aïsha Buhari, a inauguré son équipe de campagne. Une plateforme «parallèle» à l’équipe officielle de campagne du président sortant Muhammadu Buhari, qui brigue un second mandat. Cette plateforme rassemble près de 500 personnes. C'est la première fois qu'une première dame s'implique dans une campagne présidentielle au Nigeria.
Pour mener cette campagne, Aïsha Buhari compte sur Dolapo Osinbajo, l’épouse du vice-président et sur de nombreux sénateurs et d’anciens gouverneurs. Cette plateforme «parallèle» vise à mobiliser l’électorat des jeunes et des femmes. Cet engagement d’Aïsha Buhari est plutôt une surprise. Dans une interview accordée en 2016 à la BBC, la première dame avait ouvertement critiqué l’entourage du président, qu’elle qualifie de «cabale». Aïsha Buhari avait surtout dit qu’elle ne soutiendrait pas son mari pour un mandat supplémentaire. Mais ces derniers mois, la première dame s’est positionnée, en soutenant son petit frère qui briguait le poste de gouverneur dans l’Adamawa. Comme le relève Djibrin Ibrahim, directeur du Centre pour la démocratie et le développement: «C’est neuf puisqu’auparavant les femmes de président ne s’impliquaient pas directement dans les campagnes, sauf pour suivre leur mari. Ce que je comprends, c’est qu’elle s’intéresse vraiment à la vie politique depuis la campagne de son petit frère. Elle l’a soutenu très fortement et elle veut aussi vraiment rester sur place dans le palais présidentiel. Et elle a compris que, si son mari n’est plus là, elle aussi ne sera plus là».
Dans l’opposition, on dénonce un mélange des genres. Un groupe de soutien du candidat Atiku Abubakar, voit dans la création de cette structure parallèle, une manière de distribuer ouvertement des pots-de-vin et de ternir l’image de la première dame.
Otric N.