La ministre de l’Irrigation, de la Production et des Équipements Agricoles, Mme Lydie Beassemda, a fait une communication au cours du conseil des ministres organisé ce 21 février 2019. Celle-ci est relative à l’organisation dans un très court délai, de la première édition du Salon Africain de l’Agriculture (Safagri).
Le tout premier Salon africain de l’agriculture (Safagri) va se tenir dans la capitale tchadienne du 12 au 15 Mars prochain. Il sera organisé en marge de la 54ème session ordinaire du Conseil des ministres du Comité Inter-états, de lutte contre la Sécheresse au Sahel (Cilss). Des assises qui vont réunir près de 40 pays et 250 experts et professionnels. Ces derniers débattront de la transformation des chaines des valeurs agricoles en Afrique, face aux défis économiques, climatiques et sécuritaires.
Le secteur agricole joue un rôle important dans l'amorçage du développement économique des pays de la Cemac. C'est un secteur en amont des autres secteurs d’activités, car il fournit des ressources nécessaires à leur développement.
Par ailleurs, la diversité des climats est un facteur explicatif important, de la diversité des cultures agricoles dans les pays de la Cemac. Cependant, l'un des thèmes d'actualité largement débattus dans le monde entier est celui du rôle de l'agriculture dans le développement des Pays les Moins Avancés (PMA). L'analyse de l'importance de l'agriculture dans la réduction de la pauvreté dans ces pays a fait l'objet de plusieurs études et, ces dernières ont montré que dans les pays en voie de développement, l'agriculture est considérée comme le pilier de l'économie et le secteur productif le plus important à travers le rôle crucial qu'elle joue dans le produit intérieur brut (PIB).
Pour la FAO, ce secteur constitue le principal secteur de l'économie des pays de la Cemac car elle occupe près de 64% de la population active et contribue à l'ordre de 25% à la formation du produit intérieur brut. En outre, la croissance du surplus agricole est considérée par certains économistes comme la condition de base du développement économique. D'autres experts considèrent que pour les pays sous-développés, c'est l'industrialisation qui en fournissant des techniques modernes, permet le développement de l'agriculture. Une troisième catégorie d'économistes soutient le principe selon lequel il faut « marcher sur ses deux jambes ».
Depuis des décennies, l’agriculture considérée comme la cheville ouvrière de l'économie de l'Afrique subsaharienne, connaît quelques difficultés, liées aux facteurs institutionnels, politiques et structurels. Conscients de ces difficultés, les gouvernants de plusieurs pays ont procédé à des réformes en vue de restituer à cette activité, son rôle historique. A cette fin, les pays de la zone Cemac ont souligné la nécessité de disposer d'un cadre cohérent pour, soit l'élaboration, soit l'harmonisation de leurs politiques agricoles nationales. De nombreuses assises ont été organisées à cet effet, avec des résultats plus ou moins concluants.
Le Salon africain de l’agriculture que Idriss Deby Itno entend organiser dans son pays va peut être permettre aux experts de mieux penser à la mise en place effective d’une agriculture industrielle, afin que le développement tant souhaité soit une réalité.
Nicole Ricci Minyem