Dans une correspondance confidentielle datée du 18 novembre, adressée à son homologue malien, le ministre de la Défense burkinabè Cheriff Sy dénonce une opération des forces armées maliennes sur le territoire burkinabè, qui a « provoqué la consternation (…) au regard de la violence utilisée par une armée amie contre des populations civiles de notre pays ».
« Le samedi 16 novembre 2019, le détachement militaire de l’armée malienne de Ouankoro a fait irruption dans la commune de Kombori. Cette irruption qui fait suite à une attaque de ce village « Dozos » par des populations peuls venues du village peul de Pe au Mali, aurait trouvé les populations « Dozos » qui s’étaient mobilisées pour la défense de leur village. » Écrit le ministre de la défense burkinabè dans ladite correspondance.
Les militaires maliens ont (…) procédé à une répression contre les populations du village de Abaye, occasionnant ainsi trois morts, dont un broyé par les roues de véhicules ; des destructions massives d’infrastructures et de matériels », a déclaré Cheriff Sy.
Le ministre qui pointe le non-respect des « mécanismes de coordination », demande aux autorités maliennes de remettre à leurs homologues burkinabè les personnes qui ont été arrêtées lors de cette opération.
L'Afrique de l'Ouest est une région très instable. Dans le but d'une intégration régionale, il a été créé dans cette zone une organisation qui, au départ, avait pour but de promouvoir le développement économique de la région. Très vite, elle était obligée de faire de la sécurité et de la promotion de la paix l'une de ses priorités. A cet effet, elle a mis en place des mécanismes et des structures de prévention en vue de mieux gérer les conflits et assurer la sécurité de la sous-région. Doit-on de ce fait parler de violation de frontière entre deux états de la Cedeao?
Danielle Ngono Efondo