Le conseiller pour la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton l’a affirmé ce dimanche à Jérusalem : « Le retrait américain devrait se faire de manière à assurer la défense d’Israël ainsi que d’autres amis de Washington. La région ne doit plus constituer la moindre menace… ».
Le président Donald Trump a lui aussi précisé que le départ des forces américaines de la Syrie serait « lent et extrêmement coordonné avec la Turquie, pour éviter un vide du pouvoir dans les régions contrôlées par les rebelles kurdes qui pourrait bénéficier au régime de Bachar al – Assa.
Les deux mille militaires américains sont stationnés dans le nord-est de la Syrie où ils luttent contre les djihadistes aux côtés des Force démocratiques syriennes (FDS), une coalition de milices arabo-kurdes.
Le président, opposant de longue date à la présence américaine dans un conflit jugé coûteux, a estimé que les troupes américaines n’étaient plus utiles car Daesh était en grande partie vaincu.
Une conversation téléphonique longue et productive
Mais ce départ va laisser la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) sans soutien militaire alors que la Turquie menace de l’attaquer, considérant les combattants kurdes comme des terroristes. Sur Twitter, Trump a souligné avoir eu une conversation téléphonique longue et productive avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
Les deux responsables ont évoqué « Daesh, notre engagement mutuel en Syrie et le retrait lent et extrêmement coordonné des troupes américaines de la région » ainsi que des relations commerciales « considérablement accrues ».
Recep Tayyip Erdogan a confirmé la conversation sur son compte Twitter, affirmant qu’ils s’étaient « mis d’accord sur une coordination renforcée sur de nombreux sujets dont les relations commerciales et la situation en Syrie ».
Des relations détendues
Soumises à de fortes tensions notamment en raison du soutien américain aux Kurdes, les relations entre Ankara et Washington -deux alliés au sein de l’Otan se sont nettement détendues, depuis la libération en octobre d’un pasteur américain détenu pendant un an et demi.
La présidence turque a ensuite assuré que les deux dirigeants avaient convenu d’assurer la coordination entre les militaires, les diplomates et d’autres responsables de leurs pays pour éviter un vide de pouvoir qui pourrait résulter d’une exploitation du retrait américain et de la phase de transition en Syrie : « Nous allons discuter de la décision du président Donald Trump, sur le retrait, mais il faut faire cela (…) de telle sorte que Daesh soit défaite (…) et que la défense d’Israël et d’autres amis dans la région soit absolument assurée », a affirmé John Bolton aux journalistes à l’occasion d’entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
La Turquie doit garantir la protection des Kurdes en Syrie
John Bolton a également souligné que « le retrait militaire américain de Syrie annoncé le mois dernier par le président Trump, va également tenir compte de ceux qui ont combattu avec nous contre Daesh et d’autres groupes terroristes ». John Bolton avait auparavant affirmé que des conditions devaient être réunies avant le retrait des troupes américaines de Syrie, telle que la sécurité de leurs alliés kurdes.
Lors de son séjour en Syrie, John devant les médias, avait annoncé que les États-Unis souhaitaient que la Turquie garantisse la protection des Kurdes en Syrie. Une information relayée par la chaîne de télévision américaine NBC News. Ankara ne cache pas son intention de lancer une offensive contre eux pour éviter la formation, à ses portes, d’un embryon d’Etat kurde susceptible de raviver le séparatisme des Kurdes de Turquie.
Nicole Ricci Minyem