Dix jours après le passage du cyclone d’Idai, les habitants de la ville de Beira et toute la province de Sofala ont du mal à trouver de l’eau potable.
Le centre du Mozambique peine toujours à se remettre du passage du cyclone Idai. Plus de 400 morts et 600 000 personnes nécessitant de l’aide humanitaire d’urgence, jamais le pays n’avait connu une tempête d’une telle importance. Dix jours après, les populations de certaines villes ont du mal à trouver de l’eau potable pour étancher leur soif et accomplir leurs tâches domestiques.
A Tica, à 70 kilomètres à l’ouest de Beira, près de 150 personnes ont trouvé refuge dans la gare. Tout leur manque, les vêtements, la nourriture et surtout l’eau. Un réfugié, a évoqué ses difficultés sur RFI : « Nous arrivons à trouver de l’eau ici, mais c’est de l’eau insalubre. Elle n’est pas potable, mais nous la buvons tout de même, nous n’avons pas le choix. Les gens ont la diarrhée, vomissent, ils sont malades à cause de cette eau. »
A une vingtaine de kilomètres de là, la station hydraulique de Mutua, à cause du cyclone, elle ne tourne plus qu’à 50%. Castigo Alvaro, directeur régional de la Fipag, la compagnie des eaux, dit avoir réagi rapidement : « Nous avons fait immédiatement la maintenance de nos pompes électriques, nous avons construit des pavillons provisoires pour protéger l’équipement électromécanique et enfin, nous avons installé des générateurs pour relancer tout le système. »
Pour reprendre au plus vite son activité à plein régime, la station bénéficie du soutien de l’Unicef. Samuel Manhiça, consultant sur les questions sanitaires pour l’Unicef, a indiqué : « Nous fournissons des produits chimiques comme le chlore, parce que tout a été endommagé par le cyclone. Il y a presque 200 tonnes de produits qui sont maintenant inutilisables. Deuxièmement, nous aidons à trouver des sources alternatives d’électricité mais ça ne suffit toujours pas. » La station de Mutua dessert en eau près de 370 000 personnes dans toute la province de Sofala.
C’est donc la course contre la montre qui s’est engagée dans le pays. Lundi, la Croix-Rouge a indiqué que des centaines de milliers de personnes sont en situation humanitaire et sanitaire catastrophique. Le bilan risque encore de s’alourdir à mesure que les canaux de communication seront rétablis. Les Nations unies sont également dans la course pour apporter davantage d’aide aux sinistrés.
Danielle Ngono Efondo