Selon l’ambassadrice Anne Gueguen, représentante permanente des Nations Unies, « ceux qui continuent à entraver la mise en œuvre de l’accord de paix feront face à des sanctions ».
En juillet, le Conseil de sécurité a ajouté cinq noms à la liste des Maliens sanctionnés par une interdiction de voyager, indique l’AFP. La diplomate de l’Onu avait alors déclaré que ces sanctions avaient induit des changements dans le comportement de certains Maliens et avaient contribué à favoriser la mise en œuvre de l’accord de paix.
Ce dernier, avait été co – signé par le gouvernement du Mali et les groupes armés de la Plateforme. Ce dont le Secrétaire Général de l’Organisme Onusien s’était félicité à l’époque en affirmant que : « La paix au Mali demeure la responsabilité du Mali et des Maliens. J’exhorte toutes les parties à continuer à œuvrer de bonne foi afin de progresser dans cette direction et à appliquer intégralement les dispositions du cessez-le-feu».
Et pourtant, depuis la mise en place du régime de sanctions en 2017, le Conseil de sécurité a exprimé à plusieurs reprises son impatience face aux progrès de la pacification du Mali. Sept ans après l’intervention militaire française contre des groupes djihadistes qui s’étaient emparés du nord du Mali en 2012, les attaques liées à Al-Qaeda ou au groupe de l’État islamique se sont poursuivies, mêlées à des conflits inter communautaires, en particulier dans le centre du pays.
Le Terrorisme au Mali est une tragédie sans fin ?
C’est le sentiment partagé par de nombreux analystes de la scène politique malienne et même au sein des représentations de l’Onu dans le pays. A cause de la recrudescence des attaques, les pertes en vies humaines se font de plus en plus abondantes.
L’armée malienne est sans cesse aux prises avec « ces haruspices de l’apocalypse déguisés en serviteurs d’Allah, ces forces maléfiques, rétrogrades et obscurantistes.… », Pour emprunter les propos de nos confrères de l’AFP.
Malgré les soldats de l’Organisation des Nations Unies, de Barkhane, du G5 Sahel, il faut croire que l’armée nationale n’est pas au bout de ses peines, lorsqu’on s’en tient aux chiffres fournis par les Nations unies et, qui font froid dans le dos : 237 attaques de djihadistes ont été recensées en 2018, soit 11 de plus qu’en 2017. Depuis le début de l’année, c’est les morts se comptent par dizaine.
C’est dire si, malgré la présence de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), de la force française Barkhane [4 500 soldats], de la force militaire régionale du G5 Sahel et la montée en puissance des FDS maliennes, ces terroristes sont loin d’avoir renoncé à leurs funestes desseins.
Encore un an de sanctions
Anne Gueguen, dans le communiqué rendu public ce jeudi, affirme que « Ce sont entre autres les raisons pour lesquelles le Mali sera sous le coup de la sanction durant les douze prochains mois…Tout porte à croire que ce n’est pas demain la veille, que les adeptes du mal se résoudront à se ranger du côté du… bien. Ils ne lâcheront pas prise, bien au contraire ; il faut même craindre que l’hydre blessée et traquée ne reprenne du poil de la bête à court ou à long terme… ».
Nicole Ricci Minyem