L’ex-chef de l’Etat Andy Rajoelina a officiellement remporté ce 27 Décembre, la présidentielle à Madagascar, battant son rival Marc Ravalomanana au second tour d’une élection très disputée et marquée par des accusations de fraude.
Andry Rajoelina a obtenu 55,66 % des suffrages contre 44,34 % pour Marc Ravalomanana, un autre ancien président, selon les résultats du deuxième tour du 19 décembre publiés par la commission électorale. Peu après la proclamation des résultats, Marc Ravalomanana a déposé plusieurs recours devant la Haute cour constitutionnelle pour les contester.
Pour les partisans du vainqueur de l’élection présidentielle, c’est un pur moment de bonheur. Ils ne tarissent pas d’éloge pour celui qu’ils considèrent comme l’homme qui va leur apporter tout ce dont ils ont manqué pendant longtemps.
« Un leader sage, unificateur, pour unifier tout le peuple malgache, nous avons besoin d’un homme comme lui. Il a déjà été Président de la République et, je suis convaincue que ce qu’il n’a pas pu faire à ce moment là, il va le faire aujourd’hui et, les erreurs du passé ne seront pas reprises… C’est normal que le président Marc Ravalomanana conteste les résultats mais, je reste convaincu qu’il va revenir à de meilleurs sentiments et mettre le peuple au centre de tout». Pense un malgache interviewé par une presse malgache.
« Nous avons déposé plusieurs requêtes aujourd’hui concernant toutes les localités de Madagascar. Ces requêtes concernent les anomalies survenues et les failles au niveau de la Céni (commission électorale) durant cette élection », a déclaré à la presse son directeur de campagne, Anisoa Tseheno Rabenja.
Marc Rabenja a accusé la commission d’avoir commis un « acte prémédité (…) pour une fraude massive ». Selon lui, elle « a aidé » Andry Rajoelina à « commettre ces fraudes massives ». De son côté, commentant sa victoire devant la presse, Rajoelina a estimé que « le peuple malgache a pu s’exprimer en toute liberté » et a appelé de ses vœux une alternance démocratique. « Mon message est simple, le peuple malgache n’a plus besoin de crise mais plutôt d’un leader sage, unificateur, pour unifier tout le peuple malgache. Les yeux du monde entier se tournent maintenant vers nous et il devrait y avoir une alternance démocratiques maintenant à Madagascar », a ajouté Andry Rajoelina.
Des campagnes aux allures de règlement de compte
La Haute cour constitutionnelle dispose de neuf jours pour valider ou infirmer les résultats après l’examen des recours. Le président de la commission électorale Hery Rakotomanana a assuré que « des efforts » avaient été faits « pour répondre aux requêtes des deux candidats. L’un a demandé un examen du logiciel de comptage, l’autre à demander des confrontations de procès-verbaux », a-t-il dit.
L’élection présidentielle a été marquée par des accusations mutuelles de fraude de la part des deux candidats finalistes qui ont dépensé sans compter et multiplié les promesses parfois irréalistes pour l’emporter et effectuer leur retour à la présidence.
Leur campagne aux allures de règlement de comptes personnels a largement occulté les problèmes de fond du pays, qui est l’un des plus pauvres du continent africain et est sujet à l’instabilité politique depuis son indépendance de la France en 1960.
Nicole Ricci Minyem