Au menu de la rencontre entre les deux personnalités, les mesures à prendre pour un cessez le feu dans ce pays
La situation est critique. Les combats ont gagné en intensité aux abords de la capitale libyenne. Pourtant, le maréchal libyen affirme que les conditions ne sont pas réunies dans son pays, pour que les hostilités prennent fin. C’est l’une des déclarations fortes qu’il a faite, au sortir de l’audience que lui a accordé ce mercredi à Paris, le président français. Une fin de non recevoir alors qu’il était à reprendre le processus politique pour « sortir le pays du chaos et, qu’une cessation des hostilités intervienne le plus tôt possible » selon la présidence française.
Toutefois, a reconnu le palais présidentiel : « la défiance entre les acteurs libyens est plus forte que jamais et on voit bien l'impasse entre le souhait de la communauté internationale pour une cessation des hostilités et la manière de voir du maréchal Haftar ».
Dans le communiqué de la présidence française, il est précisé que : « Durant les échanges en présence du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le maréchal a longuement expliqué et justifié l'offensive militaire qu'il a lancée début avril sur Tripoli pour lutter contre les milices privées et les groupes radicaux dont l'influence grandit dans la capitale ».
En plus, « Son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) fait cependant face à la résistance des forces du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et basé dans la capitale. Les combats ont fait depuis le 4 avril plus de 510 morts et 2.467 blessés, selon l'Organisation mondiale de la Santé.
Le maréchal Haftar a présenté à Emmanuel Macron, la situation sur le terrain comme étant en progrès et en dynamique, en affirmant qu'il consolidait progressivement ses positions.
A la fin de la réunion, il a semblé convaincu qu'une reprise du processus politique était indispensable mais il n'a pas indiqué s'il allait faire une ouverture en ce sens prochainement ».
De son côté, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, a estimé ce mercredi à Tunis que : « le cessez-le-feu en Libye ne pouvait se faire sans le retrait des agresseurs, c'est-à-dire des forces du maréchal Khalifa Haftar ».
L'Élysée a annoncé que la diplomatie française serait très active dans les prochaines semaines, pour essayer de favoriser une solution. Elle entend maintenant pour cela, un dialogue constant avec l'ONU, l'Italie, ancienne puissance coloniale, les autres capitales européennes, Washington et les acteurs régionaux, comme l'Égypte.
Durant la discussion, le maréchal Haftar a évoqué de récentes livraisons d'armes étrangères dont auraient bénéficié les milices, malgré l'embargo de l'ONU.
En début de semaine, l'émissaire de l'Organisation des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salamé, devant le Conseil de sécurité, a mis en garde contre « le début d'une guerre longue et sanglante qui pourrait conduire à la division permanente du pays ».
Face à M. Haftar, l'Élysée a aussi fait part de ses préoccupations quant à la recrudescence des actions de groupes armés dans le sud de la Libye, à la frontière avec le Niger et le Tchad, deux pays proches de la France.
Nicole Ricci Minyem