Les États-Unis ont offert, ce vendredi 16 novembre, à la direction générale de l’état-major de l’armée de terre, un don composé de six bateaux et six camionnettes avec des pièces de rechange pour couvrir deux années d’utilisation.
Le montant du don, destiné à l'armée tchadienne, est estimé à 1,3 millions $. Il vise à renforcer la capacité de l’armée dans la lutte contre le terrorisme, selon l’Ambassade des Etats-Unis.
Le chargé d'affaires de l’Ambassade des États-Unis au Tchad, Richard Bell, a indiqué que ce matériel est destiné à la brigade de sécurisation fluviale dans la lutte contre Boko Haram et l'Etat Islamique (Daesh) dans le bassin du Lac Tchad. Il a ajouté que 13 soldats sont actuellement aux Etats-Unis en formation dans différents stages d'opérations tactiques fluviales, de communication et d'entretiens des bateaux et des armes.
«Nous sommes convaincus que le renforcement de capacité de lutte fluviale du Tchad constitue un atout majeur pour la force multinationale mixte des pays du bassin du Lac Tchad dans la lutte contre les fléaux des groupes terroristes. Nous connaissons la valeur des forces armées du Tchad et je rends un hommage respectueux à l'armée dont le courage lui a valu une juste renommée loin au-delà des frontières du pays», a-t-il expliqué.
S’inscrivant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le bassin du Lac Tchad, les États-Unis appuient également une autre brigade fluviale de l’unité spéciale du groupement anti-terroriste à travers des formations et l'octroi d’équipements avec des pièces de rechange, et la fourniture d'infrastructures pour aider à l’entretien de ce matériel.
En mars dernier, Samantha Reho, chargée de communication à Africom, le commandement Afrique des Etats-unis, indiquait que «la menace de Boko Haram et de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest est principalement centrée sur les marais et les voies fluviales du bassin du lac Tchad et du nord-est du Nigeria».
La dernière attaque de Boko Haram au Tchad date de début octobre, où huit militaires avaient trouvé la mort. Allié de l'Occident dans la lutte antiijihadiste, le Tchad est membre de la force du G5 Sahel, de la force multinationale mixte (FMM) au lac Tchad et a envoyé un contingent de Casques bleus dans la force onusienne (Minusma) au Mali.
Le poste du G5 Sahel au Tchad, situé à Wour (extrême nord-ouest), n'est pas totalement opérationnel, indique-t-on de source militaire. Les Etats-Unis avaient placé en septembre 2017 le Tchad sur leur "liste noire", le président américain ayant estimé que N'Djamena «ne partage pas de manière adéquate les informations concernant la sécurité du public et le terrorisme».
Le pays a été retiré de cette liste en avril, après une visite mi-mars à N'Djamena de l'ex-secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson. M. Tillerson avait déclaré que N'Djamena reste un «partenaire important» dans la lutte contre le jihadisme en Afrique. En mai, les Etats-unis avaient déjà fait un don au Tchad de 43 millions de dollars, comprenant deux avions Cessna 201 pour des missions de renseignement.
Otric N.