Jeudi 26 septembre, un groupe de 66 Africains est arrivé à Kigali en provenance de Libye, dans le cadre d’un programme qui pourrait voir le Rwanda accueillir des milliers de migrants évacués de ce pays plongé dans le chaos, a annoncé le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR).
Début septembre, Kigali a signé un accord avec l’Union africaine et le HCR pour accueillir des réfugiés et demandeurs d’asile africains bloqués en Libye. Ainsi, dans le cadre de cet accord, Le Rwanda a accueilli jeudi soir, un premier groupe de réfugiés africains venus de Libye.
L'avion affrété par le Haut-Commissariat aux réfugiés a atterri à Kigali. À son bord, 59 hommes et 7 femmes, en grande majorité Erythréens, mais aussi Somaliens et Soudanais. Le plus jeune migrant en provenance des centres de détention libyens est un bébé de 2 mois né en Libye de parents somaliens et le plus âgé un homme de 39 ans.
Selon certaines sources, Ils ont été accueillis en toute discrétion, très loin des journalistes qui n'ont pas eu accès à l'aéroport international de Kigali. Des bus les ont ensuite acheminés vers le site de transit de Gashora, à quelque 60 km au sud-est de Kigali. Une structure qui peut accueillir pour le moment un millier de personnes, mais dont la capacité peut être portée rapidement à 8 000, selon le responsable rwandais. Un autre avion avec 125 personnes est prévu mi-octobre, a indiqué à l'AFP un responsable de l'ONU.
Notons que, le Rwanda, qui compte 12 millions d’habitants, s’est dit prêt à accueillir jusqu’à 30.000 personnes. Selon les termes de l'accord, 500 migrants coincés dans les camps en Libye doivent être accueillis provisoirement au Rwanda, avant de trouver des pays d'accueil. Par cette action, des ONG ont accusé le Rwanda d'avoir monté toute cette opération pour redorer l'image d'un régime qui viole les droits de l'homme. Mais, Olivier Kayumba refute cette accusation. « Nous agissons pour des raisons humanitaires et par panafricanisme », a-t-il expliqué au micro de RFI.
La Libye, est plongée dans le chaos et la guerre depuis la chute du régime du colonel Kadhafi en 2011. Elle est un pays de transit pour les migrants subsahariens qui veulent gagner l’Europe en empruntant la route maritime meurtrière de la Méditerranée. En attendant de passer, ils travaillent en Libye ou se retrouvent coincés dans des centres de détention où ils sont maltraités, exploités, voire même tués dans les combats qui ravagent le pays. 42.000 réfugiés d’Afrique subsaharienne se trouvent actuellement en Libye, selon l’ONU.
Danielle Ngono Efondo