En l’espace de trois jours, l’on est passé de la contestation pacifique dans un péage de la capitale économique du pays de l’Afrique présenté comme le plus riche à de violentes altercations entre les manifestants et les éléments des Forces de sécurité.
Les titres de la presse nigériane ce Mercredi, les publications sur les réseaux sociaux parlent de « Mardi sanglant – Mardi Noir », faisant référence à la réplique des Forces de sécurité face aux agressions de ceux qui exigent la démission du président Muhammadu Buhari ; un mouvement porté par exemple par la star de la musique nigériane Davido qui compte de millions d'abonnés.
Des sources diverses notamment le gouverneur de l’Etat de Lagos – Babajide Sanwo – Olu « font état d’au moins 25 blessés actuellement soignés dans trois hôpitaux de la ville et l’on ne saurait dire avec précision le nombre de morts ».
L’Afp indique en outre que « Des coups de feu ont été entendus aux alentours du péage tard dans la nuit et jusque mercredi matin alors que les quartiers d'affaires des îles de Lagos étaient totalement vides, et tous les magasins fermés ».
A l’Ouest de Lagos, dés témoins, interrogés par nos confrères de TV5 indiquent qu’ « Un commissariat a été incendié et désormais le mot d’ordre est la dénonciation de la corruption et de la mauvaise gouvernance…
Aucune voiture ne passe. Depuis que nous avons commencé les contestations, nous n’avons obtenu aucun vrai résultat. Que le Président Buhari vienne nous parler…
« Le Nigéria a obtenu son indépendance en 1960 ; le Nigéria a aujourd’hui 60 ans ; nous les populations n’avons rien obtenu. Notre pays a le pétrole mais, nous n’en voyons pas la couleur ».
De sources concordantes et à titre de rappel, plus de 1.000 manifestants se sont rassemblés à l’entrée d’un péage à Lagos, capitale économique du Nigeria. Ils ont été dispersés mardi soir, après l'entrée en vigueur d'un couvre-feu total imposé par l’administration centrale, dans le but d’éteindre les mouvements de contestation populaire nés dans l’ensemble du pays depuis plus de 10 jours.
Malgré la présence de nombreuses vidéos, rendues virales sur les réseaux sociaux, les Forces de Sécurité réfutent « l’utilisation des armes à feu sur les manifestants te font savoir que la présence de l’unité anti – émeute avait pour seul but de dissuader les contestataires qui devenaient de plus en plus violents ».
Nicole Ricci Minyem