Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation, il est question pour les Etats d’intensifier les efforts s’ils veulent atteindre cet objectif
« Agir pour l’Avenir » est le thème retenu cette année, pour commémorer la 38ème édition de la journée mondiale de l’alimentation. Les chiffres en ce mois d’octobre démontrent que la faim et la malnutrition demeurent des fléaux dans de nombreux pays dans le monde et, ils tendent même à s’aggraver. 821 millions de personnes - soit une personne sur neuf- souffrent de faim chronique. Au même moment, 1,9 milliard de personnes sont en surpoids dont 672 millions d'adultes obèses.
Dans son rapport 2017 sur l’insécurité alimentaire en Afrique, la FAO a révélé au mois de février dernier que près de 224 millions de personnes souffrent de faim à travers le continent. Soit 22,7 % de la population totale du continent. Ce chiffre représente aussi 25 % des 821 millions de personnes souffrant de faim dans toute la planète
Pour la FAO, les facteurs naturels comme la sécheresse, les chenilles légionnaires, les invasions d’oiseaux granivores, les changements climatiques et bien d’autres ne constituent par les seules entraves pour l’atteinte de l’objectif « La Faim zéro en 2030 ». Les hommes ont une grosse part de responsabilité et compromettent les efforts accomplis jusque-là, dans la lutte contre la faim et la malnutrition. Ils sont à la base des conflits armés, des événements climatiques extrêmes causés par la destruction massive de l’écosystème, des récessions économiques, de la hausse des cas de surpoids et d'obésité.
Au mois de mai 2018, l’Organisation des Nations Unies a attiré l’attention lors de la conférence des donateurs, en parlant de 2 millions d’enfants menacés de malnutrition en République Démocratique du Congo, plus précisément dans le Kasaï ainsi que les provinces de l’est, à cause des conflits armés qui ont provoqué les déplacements de plusieurs milliers de personnes.
Le facteur humain, c’est malheureusement aussi le type de gouvernance en Afrique. Les politiques donnent l’impression de faire passer au second plan, les budgets à allouer aux activités agropastorales, au profil des enveloppes que la défense et la sécurité des dirigeants prennent chaque année, alors même que certains pays ne sont même pas en guerre ni contre un quelconque État voisin, encore moins en proie à quelque rébellion.
Dans ces pays, pourtant dotés d’un énorme potentiel naturel, propice à l’agriculture, à l’élevage, à la pêche, à la mise sur pied des usines de transformation pour une consommation locale, les dirigeants sautent d’un avion à un autre, à la recherche d’on ne sait trop quoi. C’est aussi dans ces pays que l’on voit sur des panneaux, des messages tel que : Agriculture, priorité des priorités.
Les gouvernements, les agriculteurs, les acteurs du secteur public et privé doivent proposer, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation des réformes afin de renforcer les programmes de protection sociale dans leurs pays respectifs. Il est important pour chaque Etat de prôner l’utilisation des semences plus résistantes, face à la sécheresse ainsi qu’aux changements climatiques qui semblent faire la loi dans de nombreux pays aujourd’hui. De créer des opportunités pour les producteurs alimentaires sur le plan national et inciter les populations à adopter des habitudes alimentaires plus saines.
Nicole Ricci Minyem