Trois jours après de violents combats, le bilan est lourd. Trente sept (37) personnes ont été tuées dans des conflits entre agriculteurs et éleveurs en à l’est du pays selon le Président de la République.
Lors d’une conférence de presse ce vendredi, Idriss Deby Itno a déploré la sanglante et mortelle crise entre éleveurs et agriculteurs dans certaines régions du pays : « Le conflit inter-communautaire est devenu une préoccupation nationale, on assiste à un phénomène de mal vivre. En trois jours, 37 tchadiens ont été tués dans le Ouaddaï… » A-t-il déclaré devant les hommes des médias à N’Djamena.
Cette province est une zone de transhumance et une région stratégique à la frontière avec le Soudan et, depuis le début de l’année, elle vit permanemment des pugilats entre éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones ouaddaïens.
Le film des attaques
Selon une source locale, « les affrontements ont commencé lundi dans un village de la sous-préfecture de Wadi Hamra, où le corps sans vie d'un jeune éleveur a été retrouvé, entraînant des affrontements entre sa communauté et des agriculteurs ouaddaïens. Au moins trois personnes ont alors été tuées… ».
Le lendemain, d'autres combats ont éclaté dans un autre village du Wadi Hamra : « Ils se sont battus à l'arme de guerre. Les combats ont été particulièrement meurtriers, on a compté au moins 25 morts ». Au moins 44, assure, pour sa part, une source médicale locale.
Des forces de sécurité, dépêchées sur place, ont essuyé de tirs, a expliqué le Président Déby Itno, qui a promis de se rendre prochainement sur les lieux.
Présence massive d'armes
« Au départ confiné à la province de Ouaddaï, l'animosité entre les deux communautés s'est déplacée depuis le début de l'année à d'autres régions où la cohabitation était autrefois exemplaire », a déclaré le Président Déby devant les journalistes.
Dans la province du Sila, voisine de Ouaddaï, « nous avons enregistré plus de 40 morts depuis janvier », a-t-il détaillé.
Selon lui, le regain de tension s'explique principalement par les nombreuses armes à feu en circulation au Tchad venues de pays voisins en proie à de graves conflits armés, comme la Libye, la Centrafrique ou encore la province du Darfour au Soudan : « Le gouvernement a créé des unités spéciales pour le désarmement. Nous récupérons des armes mais (...) le lendemain, d'autres entrent encore », a déploré le chef d'Etat.
Dans son intervention, Idriss Déby a appelé les différents groupes à faire la paix et à privilégier le dialogue pour le règlement pacifique des différends.
Nicole Ricci Minyem