L’assureur Groupama a été contraint de faire marche arrière et a décidé de réintégrer l’assurance effondrement pour un immeuble de Marseille… Huit personnes avaient perdu la vie, sous les décombres et les autres sont quasiment sans domicile, un mois après les faits.
Ils ont donc décidé de faire un tel tollé, après la décision prise par l’assureur, après le drame. Une des copropriétaires avait rendu public la lettre de l’assureur Groupama, annonçant le retrait de la garantie « effondrement » pour l’immeuble situé au 66 rue d’Aubagne à Marseille, en face de ceux effondrés
Fort heureusement, les choses sont rentrées dans l’ordre : « J’espère que c’est un vrai revirement », a déclaré ce jeudi, Virginie Vallier qui avait dévoilé mardi le courrier envoyé par Groupama au syndic. Dans un autre courrier, le syndic précisait que Groupama avait le droit de retirer sa garantie contre l’effondrement car elle n’est pas
obligatoire, et que les autres assureurs, contactés, réclamaient désormais un montant de prime « multiplié par 6 ou 7 ».
Après la diffusion de ce courrier, le ministre du Logement Julien Denormandie a qualifié « d’inacceptable » la décision de Groupama. Il s’est montré très clair : « Je m’en suis entretenu ce (mercredi) soir avec son directeur général qui a pris connaissance du dossier et s’est engagé à le corriger », a-t-il fait savoir sur Twitter.
Le groupe a annoncé peu après sur le réseau social que « compte tenu de l’émoi et des circonstances exceptionnelles », il rétablissait « dans l’attente des expertises complémentaires, ses garanties "effondrements" ». « Cela ne remet pas en cause les travaux que doivent engager les propriétaires », ajoute-t-il.
Lundi 5 novembre, 9h05. La date reste encore en mémoire pour beaucoup de Marseillais. De nombreux immeubles de la rue d’Aubagne se sont brusquement effondrés. Depuis, cette ville vit une crise du logement sans précédent, poussant à évacuer plus de 1.500 personnes de leurs appartements, selon un dernier bilan de la mairie.
Un mois après le décès des victimes de ces effondrements, les habitants vivent le temps de l’hommage, de la délicate question, de la commémoration de ces événements tragiques. I y’a quelques heures, le collectif du 5 novembre Noailles en colère a organisé huit minutes de silence pour un « hommage citoyen », à défaut d’avoir obtenu l'«hommage municipal » réclamé depuis plusieurs semaines
La colère, le dépit et peut être la frustration ne se sont atténués : « Depuis le début, nous déplorons l’indécence flagrante de la mairie … », affirme Marie, habitante de la rue d’Aubagne et initiatrice du collectif du 5 novembre. « Il y a eu ces élus qui sont allés à une fête du chocolat quelques jours après le drame. Nous demandons de considérer ce drame certes comme une gestion de crise, mais aussi humainement. Il ne faut pas oublier ces morts. Nous avions demandé de petites choses, comme la mise en berne des drapeaux. Mais même ça, ça n’a pas été respecté… ».
Nicole Ricci Minyem