Sa dépouille est arrivée en Guinée Conakry samedi dernier deux semaines après son assassinat
Victime d’une agression à Rouen, au nord ouest de la France, l’enseignant âgé de 31 ans a été accueilli par des dizaines de parents et proches, dont plusieurs femmes en pleurs. Les ministres guinéens des Affaires étrangères et de la Jeunesse, Mamadi Touré et Mouctar Diallo, et un représentant de l’ambassade de France à Conakry étaient également présents.
Sa mémoire saluée par ses pairs et de nombreuses autres personnalités
C’est dans l’un des amphis de l’université de Sonfania que son corps a été exposé, après une brève cérémonie à l’aéroport de Conakry. Un moment solennel, au cours duquel tous les témoignages ont reconnu la valeur de cet érudit brusquement arraché à la vie : « Nous saluons a mémoire de ce jeune, qui s’en va à la fleur de l’âge, alors qu’il avait certainement beaucoup de choses à donner, aussi bien à ses compatriotes qu’à tous ceux qui aspirent au savoir. Le football est sensé être un jeu, un moment agréable qui ne devrait générer qu’une saine passion et non conduire au meurtre… », a déclaré le chef de la diplomatie guinéenne.
A la suite de l’agression contre Mamoudou Barry, un suspect a été interpellé et il a été admis dans un centre psychiatrique car on le dit malade. Curieux, pensent les membres proches de la famille de Mamoudou Barry mais, le diplomate guinéen, pour calmer les esprits, a promis que justice sera rendue : « Le gouvernement guinéen suit de très près l’évolution de l’enquête pour élucider le mobile de ce crime odieux. Nous sommes convaincus que justice sera rendue car les crimes racistes ne peuvent être tolérés… ».
Le cortège funèbre a quitté Conakry dimanche soir pour la ville de Mamou, à 300 km de la capitale. La prière mortuaire ce lundi sera suivie de l’inhumation à Bolaro, village natal du défunt, à une trentaine de km plus loin.
Mamoudou Barry, père d’un enfant de deux ans, est mort des suites de ses blessures après avoir été roué de coups dans la rue, le 19 juillet, lors d’une agression qualifiée de « raciste » par ses proches à Canteleu, dans la banlieue de Rouen.
Il avait soutenu une thèse de droit sur les « Politiques fiscales et douanières en matière d’investissements étrangers en Afrique francophone » le 27 juin dernier à Rouen.
Le représentant de l’ambassade de France, Fabien Talon, a dit être porteur d’une lettre de condoléances du président français Emmanuel Macron à son homologue guinéen, Alpha Condé, et au peuple de Guinée.
Nicole Ricci Minyem