A l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo (RDC), le roi des belges a adressé une lettre au président Etienne Tshisekedi, Chef de l’Etat du pays de Patrice LUMUMBA. Une adresse dans laquelle, pour la première fois, le monarque belge reconnaît les crimes de son pays au Congo pendant la période de la colonisation.
Le Roi Philippe a dit « ses plus profonds regrets pour les blessures » que le peuple congolais a subi au cours des 80 années de colonisation de ce qui était appelé à l’époque « le Congo Belge ». Dans cette lettre adressée ce mardi 30 juin 2020, le roi Philippe dit :
« A l’époque de l’Etat indépendant du Congo [quand ce territoire africain était la propriété du roi Léopold II], des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective. La période coloniale qui a suivi [celle du Congo belge, de 1908 à 1960] a également causé des souffrances et des humiliations. Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés. »
Dans la foulée, des réactions ont suivi au sein de la classe politique belge ; Des réactions qui pour la plupart saluent cette belle décision du Roi de Belgique. Parmi ces réactions, celle du Premier Ministre belge, Sophie Wilmès. « L’heure est venue pour la Belgique d’entamer un parcours de vérité » à propos de son passé colonial, a à son tour affirmé mardi, Sophie Wilmès, à Bruxelles, en saluant le geste du roi Philippe. « Tout travail de vérité et de mémoire passe d’abord par [le fait de] reconnaître la souffrance de l’autre » a-t-elle ajoutée.
Le propos tenu par le Roi des belges est louable. Mais il devrait s’accompagner d’actions réelles sur le terrain pour dans un premier temps restituer les biens culturels et cultuels du Congo qui trônent dans plusieurs musés en Belgique et ailleurs. Le roi belge devrait comme le revendique certains activistes congolais, chiffrer le tort matériel subi par le Congo pour que cela constitue une dette de ce pays colonisateur à la RDC.
Sans préjudice d’autres actions de restitutions et de libération de l’économie congolaise pour qu’enfin le rêve de Patrice LUMUMBA soit une réalité. Il faut dire que c’est à l’occasion des manifestations contre l’assassinat du noir américain Georges Floyd que des activistes congolais ont remis sur la table les crimes du Roi Léopold II sur les noirs au Congo. Et visiblement, c’est pour faire bonne figure que le Roi actuel dit « ses regrets » comme pour apaiser les colères.
Stéphane NZESSEU