Un nouveau gouvernement et un nouveau cabinet présidentiel gabonais ont été annoncés samedi soir depuis le Maroc, pays où le président Ali Bongo est en convalescence.
Nommé vendredi en remplacement de Emmanuel Issoze-Ngondet (désigné médiateur de la République), le nouveau premier ministre Julien Nkoghe Békalé – précédemment ministre du travail, s’est immédiatement rendu au Maroc d’où il a formé un gouvernement de 38 membres contre 41 précédemment.
Le premier ministre récemment nommé, Julien Nkoghe Bekale, a détaillé samedi soir la composition du nouveau gouvernement, sans changement majeur, dans une vidéo enregistrée au Maroc et diffusée sur la télévision nationale gabonaise vers 22H GMT. Les ministres devront prêter serment devant le président de la République, comme le prévoit la nouvelle Constitution.
Pas de chamboulement majeur dans les ministères stratégiques. Etienne Massard Makaga est maintenu ministre de la Défense. Lambert Noël Matha conserve le ministère de l’Intérieur. Tout comme Jean Fidèle Otandault au Budget et Pascal Houagni Ambourouet au Pétrole.
Le ministère des Affaires étrangères est désormais piloté par Abdu Razzaq Guy KAMBOGO, l’actuel ambassadeur du Gabon au Maroc. Guy Maixent Mamiaka devient le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement à la place de Guy Bertrand Mapangou. Alain Claude Bilie By Nze conserve par ailleurs le portefeuille du Sport et de la Culture.
Victime d'un accident vasculaire cérébral le 24 octobre, M. Bongo est en convalescence au Maroc. Les Gabonais attendent de savoir comment se déroulera la prestation de serment, et où elle se fera. Le cabinet présidentiel, sans vrai changement lui aussi, a également été annoncé, vers 20H GMT, dans une vidéo enregistrée au Maroc par le secrétaire général de la présidence, Jean-Yves Teale.
Directeur de cabinet depuis 2017, Brice Laccruche Alihanga, reste en poste. Ancien cadre de la banque BGFI, il est réputé proche de la Première dame, Sylvia Bongo. Vendredi soir, une nouvelle Assemblée nationale a été mise en place, après une période de huit mois sans députés. Fin avril, la Cour constitutionnelle avait constaté la vacance de l'Assemblée, jugeant que le gouvernement avait échoué à tenir les législatives dans les temps. Le travail législatif avait été transféré au Sénat.
A Libreville, les rumeurs enflent sur le retour du président dans les prochains jours. L'état de santé d'Ali Bongo fait l'objet de nombreuses spéculations. Les partis d'opposition et la société civile ne cessent d'appeler la Cour constitutionnelle à constater une vacance du pouvoir. Ils jugent le président en incapacité de gouverner, tout en parlant de «guerres de clans» autour des proches du chef de l'Etat, opposant notamment Brice Laccruche au chef des services de renseignement, Frédéric Bongo.
Il s'agit de débats, dit-on de source proche de la présidence, qui affirme que M. Bongo gouverne et se prépare à rentrer au Gabon. Lundi, une tentative de coup d'Etat a eu lieu au Gabon, les putschistes ayant en partie justifié leur action par les conséquences de l'état de santé d'Ali Bongo.
Depuis son hospitalisation le 24 octobre, il n’a pris la parole qu’une seule fois – pour prononcer ses voeux le 31 décembre – et les rumeurs autour de sa capacité à gouverner vont bon train. Le commando qui a tenté de mener le coup d’Etat a estimé que le président Bongo n‘était plus apte à diriger le pays et que certains conservateurs du parti au pouvoir ont intérêt à ce que cette situation dure afin de garder la main.
Otric N.