Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, malade et hospitalisé depuis un mois et demi, «se porte plutôt bien», a déclaré son Premier ministre après l'avoir rencontré mardi à Rabat où M. Bongo est en convalescence.
«Le chef de l’Etat se porte plutôt bien, le processus de sa rééducation évolue très rapidement et positivement», a affirmé mardi soir à Libreville le chef du gouvernement, Emmanuel Issoze Ngondet, à son retour de Rabat. Il n'a pas précisé quand le chef de l'Etat rentrerait à Libreville. M. Ngondet s'y est rendu accompagné du vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, de la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, et du directeur de cabinet d'Ali Bongo, Brice Lacruche Alihanga.
«Le chef de l’Etat est conscient, il reconnaît ses interlocuteurs, il voit bien, il parle bien, sa modulation de ton est bonne. Nous avons été rassurés et apaisés en sortant de cette audience avec le président à laquelle assistaient également M. Maganga et Mme Mborantsuo», a affirmé M. Ngondet à la presse.
Selon lui, M. Bongo a demandé de tout mettre en œuvre, chacun dans les responsabilités qui sont les siennes, pour que la paix et la stabilité du Gabon soient préservées.
Cependant, l’AFP rapporte que les chaînes de TV publiques gabonaises, Gabon 1ère et Gabon 24, ont diffusé mardi soir une vidéo de la rencontre entre le chef de l'Etat, son Premier ministre, le vice-président et la présidente de la Cour, sans son. Lundi, une photo et une vidéo avaient déjà été diffusées par le palais royal du Maroc, montrant le roi Mohammed VI rendant visite à Ali Bongo à l'hôpital militaire de Rabat où il est soigné.
Du côté de l'opposition, Jean Eyeghe Ndong, dirigeant de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) formée autour de Jean Ping, candidat malheureux à la présidentielle de 2016 face à Ali Bongo, a réclamé «l'avis des médecins». Ce sont les «personnes les plus indiquées» pour s'exprimer sur l'état d'Ali Bongo, à travers la publication de ses bulletins de santé, selon M. Ndong.
Jean Ping, qui a dénoncé «des fraudes massives» à la présidentielle de 2016 dont la proclamation des résultats avait provoqué des violences meurtrières, se proclame toujours «président élu». Il a appelé début novembre au «rassemblement» de la Nation qui, selon lui, est confrontée «aux pires turbulences» de son histoire.
Le vice-président gabonais a pour sa part affirmé que l'hospitalisation du chef de l'Etat «n'est pas l'occasion de parler de la vacance» du pouvoir. «L’histoire est jonchée de cas où le président de la République est malade et prend le temps de se remettre en bonne santé. Il n’y a pas de limite à cela», a-t-il affirmé.
A la suite d'un malaise, le président gabonais, âgé de 59 ans, a été admis le 24 octobre dans un hôpital de Ryad où il est resté jusqu'au 29 novembre, date de son transfèrement dans un établissement hospitalier militaire de Rabat pour y poursuivre sa convalescence et sa rééducation.
A aucun moment les autorités gabonaises n'ont révélé le mal dont il souffrait. Seules des sources non officielles ont évoqué un accident vasculaire cérébral (AVC).
Otric N.