Le président français a décidé de rompre cette année avec la tradition des vœux aux corps intermédiaires qui s'égrainent tout au long du mois de janvier dans les salons de l'Elysée. Il ne s'adressera qu'aux employés de la présidence, et aux forces armées.
Emmanuel Macron « est le chef des armées, donc c'était naturel de maintenir au moins cette cérémonie », explique l'Élysée au quotidien. Le président de la République présentera ses vœux le 17 janvier prochain, sur la base militaire du 1er régiment du train parachutiste, à Cugnaux, non loin de Toulouse.
Emmanuel Macron souhaite consacrer les jours qui viennent au cadrage du grand débat lancé en réponse au mouvement des «gilets jaunes».
Très présent en janvier, notamment avec sa «lettre aux Français», qui devrait être diffusée en début de semaine prochaine, puis son tour de France des régions dans le cadre du grand débat national, Emmanuel Macron va en conséquence faire l’économie de son expression publique ailleurs, en supprimant ses traditionnels rendez-vous des vœux.
Ce grand débat national doit se tenir du 15 janvier au 15 mars et abordera plusieurs thèmes, dont ceux de la fiscalité et de la transition écologique. Selon les informations de LCI, mardi 15 janvier, Emmanuel Macron entamera sa tournée des maires en Normandie, dans l'Eure plus précisément, depuis la commune de Grand Bourgtheroulde, située à une trentaine de kilomètres de Rouen.
Fini donc les habituelles cérémonies au monde rural, aux corps constitués, aux bureaux des assemblées, ou encore à la presse. L’an passé, en janvier 2018, pas moins d’une vingtaine de vœux de ce genre avaient ainsi été adressés par le président de la République. Selon nos informations, il fera néanmoins une exception, «et une seule», précise l’Elysée, celle des vœux aux armées qu’il tiendra le 17 janvier sur la base du 1er Régiment du Train Parachustiste, à Cugnaux, près de Toulouse. «Il est le chef des armées, donc c’était naturel de maintenir au moins cette cérémonie», précise-t-on.
L’an dernier, le chef de l’Etat avait déjà tenté de mettre fin à cette pratique, jugée désuète. Mais devant la bronca, il avait dû organiser une cérémonie «voiture-balai» le 30 janvier, où avaient été invités les syndicats, les corps constitués (les plus hautes autorités de l’Etat), les bureaux des assemblées ainsi qu’une cinquantaine de «héros» de l’année.
Selon l'Élysée, dont Franceinfo se fait l'écho, «les autres cérémonies sont considérées comme aussi inutiles que chronophages». En ce début d'année 2019, la priorité d'Emmanuel Macron et de l'exécutif en général est de mettre un terme à la crise des Gilets jaunes. D'ailleurs, le conseil des ministres qui a lieu ce mercredi matin sera suivi d'un séminaire de rentrée.
Depuis le début des manifestations des «Gilets jaunes», Macron est la cible des critiques de toutes parts. Pour Henri Nayrou, président (PS) du conseil départemental du Gers, Emmanuel Macron «est coupable et responsable» de la crise des gilets jaunes. Le socialiste ariégeois estime que le chef de l’Etat récolte ce qu’il a semé. Emmanuel Macron a «méprisé les derniers de cordée…les gens de peu…qui lui font payer la note».
Henri Nayrou s’inquiète du climat actuel. »Les politiques sont déconsidérés, les journalistes menacés, la société éclatée; Tout cela n’augure de rien de bon» s’alarme le socialiste. Le président du conseil départemental porte un jugement sévère sur l’action d’Emmanuel Macron: «en termes de gestion de crise, on ne pouvait pas faire plus mal».
Otric N.