Les images ont circulé dans les médias et les réseaux sociaux ce week end, démontrant l’agression de trois hommes en tenue, qui étaient venus encadrer le mouvement des manifestant. Un acte qui a été condamné par les membres du gouvernement de Emmanuel Macron.
Et comme preuve de leur soutien, le président français, qui revient d’une visite officielle au Tchad, a instruit à son premier ministre Edouard Philippe d’aller au chevet des victimes. Il va les rencontrer en fin de matinée, au sein de l’unité de policiers motocyclistes, a annoncé Matignon, dans un communiqué : « A la préfecture de police de Paris, le Premier ministre va échanger à partir de 11 heures avec « les motocyclistes de la Compagnie de Sécurisation et d’intervention de la préfecture de police engagés dans les opérations de maintien de l’ordre samedi à Paris ».
Retour sur les faits
Trois motards de la police, en difficulté face à l’avancée des gilets jaunes au carrefour de l’avenue George V et des Champs-Elysées, ont été pris à partie samedi en fin de journée. Débordés, les trois agents ont dû fuir les lieux à moto, poursuivis par leurs agresseurs, en laissant l’une d’elle sur la chaussée. Vandalisée par les manifestants, elle a été récupérée plus tard par les forces de l’ordre. Le parquet de Paris a annoncé dimanche l’ouverture d’une enquête pour violences volontaires commises contre des policiers. Aucune interpellation n’a eu lieu après les faits. Edouard Philippe, pendant sa visite, va certainement donner d’autres instructions, afin que les coupables répondent de leurs actes.
Autre acte de ce week end, pendant les manifestations des gilets jaunes
Éric Drouet, l’un des initiateurs du mouvement des Gilets jaunes, a été interpellé samedi, alors que se déroulait ce que certains ont nommé l'« Acte VI » des manifestants à Paris. Il sera jugé le 5 juin prochain, a-t-on appris ce dimanche de sources concordantes. On lui reproche le port d’arme prohibé de catégorie D, après avoir été retrouvé porteur d’une sorte de matraque et, pour participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations.
Dans l’attente de ce procès, il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de porter une arme, après son passage devant un magistrat du parquet de Paris, qui lui a notifié qu’il sera jugé le 5 juin 2019, devant le tribunal correctionnel, a indiqué une source judiciaire. Il n’est cependant pas interdit de se présenter à Paris contrairement à ce que le parquet de Paris avait demandé, a-t-on appris de même source et auprès de son avocat.
Eric Drouet, âgé de 33 ans, est chauffeur routier de Melun (Seine-et-Marne). Il est considéré comme l’une des voix qui pèsent dans la contestation qu’il définit lui-même comme populaire et totalement apolitique. C’est lui qui, sur sa page Facebook, avait appelé les gilets jaunes à commencer leur mobilisation parisienne de samedi à Versailles, avant de changer de destination et de les inviter à se rendre sur la butte Montmartre. Les manifestants avaient ensuite déambulé dans plusieurs quartiers de la capitale.
« M. Drouet a appelé à cette manifestation, sur les réseaux sociaux, il a donné un certain nombre de lieux de rendez-vous et il était présent sur ces lieux, donc c’est un organisateur, à ce titre-là c’est un délit d’organiser une manifestation non déclarée… La justice va se prononcer, pour savoir s’il y a bien eu délit, sachant qu'organiser une manifestation non déclarée, c’est un délit », a déclaré samedi soir sur BFMTV ? le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez.
Nicole Ricci Minyem