L’ex première dame l’a martelé lors de la fermeture des bureaux de vote le 31 Octobre dernier lors d’une conférence de presse.
« Ce jour, 31 Octobre 2020, il n’ y a pas eu élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Notre pays se retrouve ce soir donc, dans une situation de vacance de pouvoir présidentielle. Il est temps que la société ivoirienne plus particulièrement les Partis d’Opposition, la Société Civile, et les patriotes qui se soucient de l’avenir de notre pays se donnent les moyens de mettre en place un gouvernement de transition…
Ce gouvernement aura pour mission principale de jeter les bases d’une vraie réconciliation nationale et de créer dans les meilleurs délais, les conditions d’une élection présidentielle démocratique et apaisée…
La Côte d’Ivoire doit se remettre, sans tarder sur les rails de la véritable démocratie, pour un développement harmonieux et dans la paix… ».
Ces élections auraient-elles été entachées d’irrégularités ?
Le dépouillement était déjà terminé dimanche matin, dans la plupart des bureaux de vote et, les résultats ont été acheminés vers la Commission électorale indépendante (CEI), qui a cinq jours pour annoncer les résultats.
Sans surprise, les chiffres provenant du Nord, traditionnellement favorable à Ouattara, lui donnent une victoire écrasante avec une forte participation, alors que dans les zones de l’opposition de nombreux bureaux ont été saccagés ou n’ont tout simplement pas ouvert.
Dans le Département de Mbengue par exemple, la lecture provisoire des résultats a fait état de « 30442 électeurs inscrits avec 30501 votants, taux de participation 99,98%. Un bulletin nul… ».
Mise en garde contre toute polémique
Ce d’autant plus que le bilan total des violences, qui ont été nombreuses dans la moitié sud du pays, était difficile à établir ; Même si l’opposition et le pouvoir évoquent des morts.
En plus, des sources concordantes, dont deux médicales laissent entendre qu’au moins trois personnes sont mortes à Téhiri, un village situé près de Gagnoa (270 km au nord-ouest d’Abidjan), fief de l’ancien président Laurent Gbagbo, lors d’affrontements entre ethnies locales et Dioulas originaires du Nord, réputés pro-Ouattara.
Les sources sécuritaires quant à elles font état d’au moins deux morts, dont un à Oumé, à 260 km au Nord – Ouest d’Abidjan, près de Gagnoa et, un autre à Tiebissou Centre, la veille du scrutin présidentiel.
Le maire de Tiebissou, Germain N’Dri Koffi, pour sa part parle de quatre (4) morts et 27 blessés dans sa commune. Quelque 35 000 membres des forces de l’ordre avaient été déployés dans le pays.
La tension qui reste vive, a amené le parti au pouvoir à mettre en garde, l’opposition contre « toute tentative de déstabilisation ». Le message leur a été délivré par le directeur exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, Adama Bictogo. Pour lui, les responsables de l’opposition sont les commanditaires des violences qui ont émaillé le scrutin.
Nicole Ricci Minyem