Le 15 juillet dernier, nous vous annoncions que onze personnes avaient été retrouvées mortes, à l’unité anti-drogue de la police, à Ouagadougou alors qu’ils avaient été placées en garde à vue, dans le cadre d’une enquête de la police nationale. Si les premiers résultats de l’enquête menée par les autorités burkinabè pour élucider les décès ne sont pas encore connus, les sentions sont tombées. Le commandant de l’unité antidrogue et la directrice de la police judiciaire ont été relevés de leur fonction. Les agents de police en service le jour du drame ont également été écartés de l’unité antidrogue.
Selon plusieurs médias, Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a condamné, jeudi, la mort des 11 détenus dans les locaux de la police anti-drogue dans la nuit de dimanche à lundi dernier, soulignant que ce sont des choses qui ne peuvent pas rester dans l'impunité. « Ce sont des choses qui sont inacceptables et qui ne peuvent pas rester dans l'impunité », a déclaré M. Kaboré alors qu'il présidait une cérémonie de sortie d'une promotion de policiers.
« J'ai instruit que la chaîne de commandement de ce service soit suspendue, en attendant que la police judiciaire fasse son travail et que nous voyions les mesures à prendre à l'issue du constat des médecins légistes », a-t-il ajouté.
En effet, la directrice de la Police judiciaire, Néné Ami Ouedraogo a été suspendue et le chef de la Division unité anti-drogue de la police nationale, Richard Belem, relevé de ses fonctions, a annoncé jeudi le gouvernement burkinabè dans un communiqué officiel.
Outre l'enquête ouverte par le Procureur du Faso, le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, les autorités ont adressé des demandes d'explication aux agents de police en service lors de ce drame. Ces agents ne font d’ailleurs plus partie de l’unité antidrogue.
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Saluant ces mesures prises par le gouvernement, l'opposition politique a souligné de son côté que « ce drame traduit l'échec de la politique judiciaire et carcérale au Burkina Faso ».
Alors que tout le monde attend des précisions sur les circonstances du drame, l'Union nationale de la police du Burkina Faso (UNAPOL) a indiqué que les conditions de détention « délétères » pourraient être à l'origine de la mort des 11 détenus. Le syndicat de police souligne par ailleurs que des « déviances comportementales » des occupants du violon auraient également été observées au cours de la nuit. « C'est pourquoi l'Opposition politique exige le jugement de ce crime et la prise de sanctions exemplaires à l'encontre, non seulement de ceux qui ont commis une faute professionnelle, mais aussi des autorités politiques dont la responsabilité est engagée », a réagi le chef de file de l'Opposition politique Zéphirin Diabré.
En tout cas, les conclusions de l’enquête en cours sont très attendues par les familles des victimes et les autorités.
Danielle Ngono Efondo