Les Etats Unis mènent des raids de représailles sur les bases pro – Iran
L’armée américaine a lancé dimanche une série de raids contre des bases d’une faction armée pro-Iran, tuant 15 combattants, deux jours après une attaque à la roquette qui a tué pour la première fois, un Américain en Irak.
Quelques heures après ces raids, quatre roquettes se sont abattues près d’une base abritant des soldats américains non loin de Bagdad, a indiqué un responsable des services de sécurité.
Une escalade sans précédent
Les frappes contre des bases et des stocks d’armes des brigades du Hezbollah à la frontière entre Irak et Syrie interviennent après deux mois d’une escalade sans précédent dans les tirs de roquettes contre les intérêts américains en Irak, pays en pleine révolte contre le pouvoir et son parrain iranien alors que Washington est désormais, politiquement, aux abonnés absents. Elles visent, a assuré le porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman, à « affaiblir les capacités des brigades du Hezbollah à mener de futures attaques ».
Car depuis le 28 octobre, onze attaques ont visé des bases militaires irakiennes où sont postés des soldats ou des diplomates américains et jusqu’à l’ambassade américaine dans l’ultra-sécurisée Zone verte de Bagdad. Les dix premières attaques ont fait un mort et des blessés dans les rangs des militaires irakiens, ainsi que des dégâts matériels, mais celle de vendredi soir a marqué un tournant.
Un sous-traitant américain tué
Non seulement elle a tué un sous-traitant américain mais, pour la première fois, 36 roquettes se sont abattues sur une seule et même base où sont postés des soldats américains, rapporte une source américaine.
Et les projectiles ont visé la base K1 à Kirkouk, zone pétrolière au nord de Bagdad que le Kurdistan dispute aux autorités fédérales, avec une précision inédite. « Les tirs ont visé précisément la zone où se trouvent les Américains, près de la salle de réunion », a indiqué un responsable irakien à l’AFP au moment même où de hauts commandants de la police irakienne et de la coalition internationale antidjihadistes auraient dû s’y retrouver.
Ils devaient diriger une vaste opération dans des zones montagneuses où se terrent toujours des cellules du groupe Etat islamique (EI), annulée au dernier moment en raison de conditions météorologiques défavorables, selon la police.
Les brigades du Hezbollah accusées
Pour plusieurs de ces attaques, des sources américaines ont accusé les brigades du Hezbollah, une des factions pro-Iran du Hachd al-Chaabi irakien, coalition de paramilitaires formée pour lutter contre les djihadistes et désormais intégrée aux forces de sécurité irakiennes.
Les brigades du Hezbollah, puissamment armées, entraînées et financées par l’Iran, opèrent pour partie au sein du Hachd – donc des troupes régulières irakiennes - et pour partie indépendamment, notamment en Syrie, où elles servent de supplétifs aux forces du régime de Bachar al-Assad.
Un responsable au sein du Hachd al-Chaabi a affirmé à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, qu’au moins 15 combattants du Hachd, dont des commandants, avaient été tués dans ses frappes menées dans l’ouest de la province désertique d’al-Anbar qui va de Bagdad à la frontière syrienne.
Ne s’agit – il pas ici d’exactions ? Qu’est ce qui peut expliquer que pour un américain tué en temps de guerre, des dizaines de personnes soient tuées en signe de représailles ?
N.R.M