La Bretagne est la région la plus touchée par le cancer avec les Hauts-de-France et la Normandie. Les cancers de l’œsophage, de l’estomac, du foie et de la bouche, souvent associés à une consommation d’alcool et de tabac, y tuent plus qu’ailleurs.
Les Bretons sont également plus touchés par le mélanome de la peau.
Voilà un podium dont le Bretagne se serait bien passé. Entre 2007 et 2016, 19.018 nouveaux cas de cancer ont été déclarés et 8.623 décès recensés chaque année dans la région. Ces chiffres, publiés pour la première fois à l’échelle régionale par l’organisme Santé Publique France, font de la Bretagne la région française la plus touchée par la maladie avec les Hauts-de-France et la Normandie : « C’est tout le grand quart nord-ouest qui est concerné », indique Nathalie Le Formal, directrice de la santé publique à l’Agence régionale de santé.
L’étude met notamment en avant une sur incidence et une surmortalité des cas de cancers de l’œsophage, de l’estomac, du foie et de la bouche en Bretagne. Des cancers qui ont la particularité d’être souvent liés à une consommation combinée de tabac et d’alcool, deux fléaux malheureusement bien connus en Bretagne. C’est particulièrement vrai chez les hommes et dans le Finistère, où la situation est encore plus alarmante.
Les Bretons se protègent moins du soleil
Plus surprenant, la région connaît également une surmortalité de plus de 20 % pour chaque sexe pour le mélanome, un cancer de la peau souvent associé à une exposition excessive au soleil. Étrange car la région n’a pas la réputation d’être la plus propice au farniente. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène. « Les gens ont tendance ici à moins se protéger quand le ciel est couvert, ce qui n’empêche pas les UV de passer. Et les Bretons s’exposent facilement toute la journée », souligne le professeur Robaszkiewicz, directeur du registre des tumeurs digestives dans le Finistère.
Les peaux claires sont également une explication à cette fragilité régionale, tout comme le profil professionnel de ses habitants : « Il y a beaucoup de catégories de personnes qui travaillent à l’extérieur en Bretagne comme les pêcheurs ou les agriculteurs et qui sont de fait plus exposés », avance le professionnel de santé. Un conseil donc, pensez à vous protéger du soleil en Bretagne même quand il ne fait pas trop beau.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dressé cette année encore le top 10 des menaces pour la santé mondiale. L’organisation attire plus particulièrement l’attention sur les points suivants.
Pollution atmosphérique
Neuf personnes sur dix respirent au quotidien un air pollué. L’OMS considère la pollution atmosphérique comme le plus grand risque pour la santé en 2019. L’air que nous respirons se compose en effet de particules microscopiques de pollution qui pénètrent dans les poumons, et s’acheminent vers le cœur et le cerveau. Chaque année, 7 millions de décès sont imputables à des cancers, des accidents vasculaires cérébraux ou des maladies cardiaques et pulmonaires résultant de la pollution atmosphérique.
Il ne faut toutefois pas confondre pollution atmosphérique et tabagisme, bien plus nocif encore ! L’exposition à la pollution atmosphérique se répartit sur une journée entière, alors que les fumeurs inhalent une dose massive de particules encore plus nocives en un laps de temps très court. Le tabac constitue également une importante source de pollution à l’intérieur des habitations et il est dès lors particulièrement nocif de fumer à l’intérieur. Un tiers des cancers, sans oublier de nombreuses maladies des voies respiratoires et maladies cardiovasculaires comptent parmi les pathologies directement liées au tabagisme.
Maladies non transmissibles
Les maladies non transmissibles, comme le cancer et le diabète, sont responsables de 70 % des décès dans le monde, un chiffre qui est malheureusement en progression. Cette augmentation est due à divers facteurs : tabagisme, manque d’exercice physique, consommation abusive d’alcool, alimentation déséquilibrée et pollution atmosphérique.
Défiance envers les vaccins
La défiance à l’égard des vaccins se définit comme une réticence envers les vaccinations pourtant disponibles, voire leur refus pur et simple. Cette attitude entraîne une recrudescence des maladies infectieuses. Bien que le cancer ne soit pas une maladie infectieuse, des virus jouent un rôle majeur dans le développement de certaines tumeurs. C’est par exemple le cas de certains virus hépatiques et du papillomavirus humain (HPV), des virus contre lesquels il est possible de se faire vacciner pour réduire fortement le risque de cancers associés. Quand des virus pénètrent dans l’organisme, si le système immunitaire ne parvient pas à les éliminer, ils s’installent alors de manière chronique dans des cellules spécifiques. On parle alors d’infection chronique qui peut, avec le temps et dans certaines circonstances, dégénérer en cancer.
L’Organisation mondiale de la Santé met aussi en garde contre la pandémie mondiale de grippe, les conditions de vie dans les régions en crise, les bactéries et virus résistants aux traitements, Ebola, la mauvaise qualité des soins de santé primaires, la dengue et le VIH.
Nicole Ricci Minyem