Cinq gendarmes ont été tués dans des combats avec des terroristes à Oursi, près de la frontière malienne. Après avoir été attaqués par un groupe armé, les forces de défense burkinabè ont lancé une contre-offensive qui a permis de neutraliser 21 terroristes.
Alors que s’est ouvert mardi à Ouagadougou un nouveau sommet du G5 Sahel, rassemblant les chefs d’État des cinq pays membre (G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso), le nord du pays a de nouveau été le théâtre d’affrontements meurtriers entre forces de sécurité et de défense burkinabè et des groupes armés qualifiés de « terroristes » par les autorités. Cinq gendarmes ont été tués, tandis que 21 « terroristes » ont été neutralisés, selon l’armée.
Une réaction aux opérations de la veille
Mardi, dans la matinée « un détachement militaire du groupement de forces de sécurisation du Nord installé à Oursi dans la province de l’Oudalan a été attaqué par des terroristes », écrit le colonel major Lamoussa Fofana, porte-parole de l’armée, dans un communiqué publié mardi soir.
Selon lui, cette attaque aurait été menée en réaction aux opérations menées par les forces de défense et de sécurité en début de semaine, dans les départements de Kain, Banh et Gomboro. Cette opération, lancée lundi dans trois localités frontalières du Mali après plusieurs attaques ayant fait 14 victimes civiles à Kain, dans le Yatenga, a permis de neutraliser 146 terroristes.
En réaction à l’attaque de son détachement à Oursi, l’armée a lancé une contre-offensive qui a permis de neutraliser 21 terroristes. Du côté des forces de sécurité, le bilan est de cinq gendarmes tués lors des combats et de trois blessés, dont deux gravement.
Ils sont apparus comme une force amie
Selon une source sécuritaire ayant requis l’anonymat, les assaillants, armés de kalachnikovs, sont arrivés à Oursi à bord de deux pick-up équipés de mitrailleuses de calibre 12,7 mm. « Ils étaient tous habillés en tenue « Terre du Burkina » [la tenue militaire officielle des forces burkinabè] et utilisaient des moyens de communication identiques à ceux de l’armée, détaille notre source, qui précise c’est en usant de ce subterfuge que les assaillants ont pu s’infiltrer.
« Ils ont été perçus comme une force amie » et ont pu entrer dans le dispositif de la gendarmerie sans résistance, avant d’ouvrir le feu à la surprise générale. Le combat se menait à bout portant », souligne notre source.
Ces nouveaux affrontements interviennent au lendemain d’une vaste opération anti-terroriste de l’armée par laquelle celle-ci entend reprendre la main sur le terrain dans la zone. Qualifié de succès par la hiérarchie militaire, cette offensive a été lancée dans la foulée d’une nouvelle dynamique impulsée dans le commandement, avec la prise de fonction du nouveau ministre de la défense, Chérif Sy ainsi que du nouveau chef d’état-major des armées, Moïse Miningou.
Ce dernier a suspendu le déploiement des officiers dans les missions de maintien de la paix, et mis un terme aux stages internes de plus de 5 000 sous-officiers, en vue de les redéployer sur le terrain, au Burkina.
Nicole Ricci Minyem