Il y a plusieurs semaines, nous vous annoncions que la Haute Cour du Botswana avait annulé les lois criminalisant les relations entre personnes de même sexe. Mais suite à cette décision, le gouvernement de Gaborone a annoncé son intention de faire appel. Ce qui fait grincher les homosexuels du pays.
Le 11 juin 2019, la Haute cour du Botswana avait jugé que les lois criminalisant les relations entre personnes de même sexe étaient anticonstitutionnelles. « Les clauses relatives aux relations entre personnes du même sexe sont annulées », avait déclaré le juge Michael Leburu. « La justice ordonne que les lois soient amendées », avait-il ajouté dans une salle d’audience comble de la Haute Cour à Gaborone.
Suite à ce jugement, le procureur général Abraham Keetshabe a indiqué, vendredi dernier, dans une courte déclaration qu’il considère que le tribunal a fait une erreur en prenant cette décision. Aussitôt, l’association des gays, lesbiennes et bisexuels du Botswana a critiqué l’homophobie et la Trans phobie persistante dans le pays.
Pour rappel, la décision de la haute cour du Botswana de décriminaliser l’homosexualité, intervenait quelques semaines après qu’une requête d’une personne anonyme, identifiée seulement par ses initiales LM, et soutenue par les associations LGBT du pays estimait que la société avait évolué et que l’opinion était plus ouverte sur les pratiques sexuelles.
L’homosexualité est illégale dans près de 70 pays dans le monde dont 33 en Afrique. Si le gouvernement du Botswana parvient à faire reculer la justice lors du procès en appel, les personnes convaincues d’homosexualité pourraient de nouveau être condamnés à 7 ans de prison comme le prévoit les articles déclarés inconstitutionnels par la Haute cour. C’est le cas de l’article 164 du code pénal qui punit « les relations charnelles contre nature » de sept ans de prison, tandis que l’article 167 sanctionne « les pratiques indécentes entre personnes » d’une peine non spécifiée.
Étonnamment, en réformant ses lois en 1998 pour respecter l’égalité des sexes, le Botswana avait rendu « équitable » sa définition des « pratiques indécentes », pénalisant les relations homosexuelles entre femmes au même titre que celles entre hommes.
Affaire à suivre…
Danielle Ngono Efondo