Pour cet influent religieux, le peuple est en train de « mourir à petit feu » sous l’effet de la propagation djihadiste et des pénuries provoquées par les sanctions internationales.
L’imam Mahmoud Dicko, grande figure malienne, s’en est pris, jeudi 26 mai, à “l’arrogance” des militaires qui dirigent le pays et à “l’orgueil” de la communauté internationale au moment où l’une et l’autre sont en plein bras de fer.
Une telle critique contre la junte au pouvoir est devenue exceptionnelle de la part d’une personnalité nationale aussi éminente. L’influent religieux, qui s’exprimait lors d’un forum de discussions en cours jusqu’à samedi à Bamako, a lui-même plaisanté sur l’éventualité que ses propos lui vaillent d’être interpellé à la sortie.
Il prenait la parole alors que la junte fait front face aux pressions d’une partie de la communauté internationale pour rendre les commandes du pays en crise à des civils élus, après avoir révoqué son engagement initial à le faire en février 2022.
Le peuple malien est “pris en otage” entre les deux et est en train de “mourir à petit feu” sous l’effet de la propagation djihadiste et des pénuries provoquées notamment par les sanctions internationales, a dit l’imam Dicko.
“C’est pour cela que j’ai parlé de l’arrogance de nos dirigeants. Je le dirai ici, je peux sortir, ils vont m’interpeller, mais je le dirai : leur arrogance et l’orgueil de la communauté internationale, c’est le peuple malien qui est en train de payer ça”, a-t-il martelé.
C’est extrêmement grave : une classe politique moribonde, qui ne bouge pas, qui n’existe plus, une société civile qui a cessé d’exister, il faut le dire, et on est trimbalé, le peuple, entre des gens qui veulent une transition indéfinie [et] des gens qui ont des principes.
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