Tatiana, une jeune dame raconte le traumatisme qu’elle a vécu : « Je
devais rejoindre une amie à l’opéra. Vers 19h50 environ, je suis
passée devant le restaurant la Stub, rue du Saumon, et au moment de
déboucher place Kléber, j’ai entendu une forte détonation.
Puis il y a eu une deuxième détonation, puis une troisième et quelqu’un a crié : -
Il a une arme - Il y a eu un mouvement de foule et j’ai couru, en
traversant la place pour me réfugier au Monoprix - Il y a eu encore
plusieurs détonations derrière moi. Je n’ai pas voulu regarder, mais
je sentais que le tireur était à une cinquantaine de mètres…».
Bouleversée, Tatiana continue : « En traversant la place alors qu’on
entendait les détonations, j’ai cru que j’allais crever. Dans le
magasin, les gens m’ont pris pour une folle, pourtant la place s’était
vidée. Puis je me suis dit que ce n’était pas une bonne idée et j’ai
couru me réfugier à l’opéra…».
Une cellule psychologique mise en place
Rue des Orfèvres, une commerçante raconte qu’elle était à une réunion
professionnelle lorsqu’ils ont été prévenus que la jeune fille d’une
autre commerçante de la rue était touchée de deux balles : « Les
jeunes filles ont essayé de s’enfuir par un passage et il y a encore
les impacts de balles. Il y avait d’autres blessés, entre le
bijoutier, le marchand de fromage et la pharmacie. On n’a pas pu
retourner sur les lieux et nous sommes allés aux urgences à Haute
pierre avec sa maman, et nous sommes restées toute la nuit. La jeune
fille a été opérée et elle va bien…».
A l’hôpital, une cellule psychologique a été mise en place pour les
familles des victimes et les commerçants de la rue : « On se connaît
tous. C’était très calme, il y avait une trentaine de personnes et
c’était très bien organisé, reconnaît la commerçante. Au marché de
Noël, on sait qu’on est exposé, mais on était bien gardé. Mais de là à
imaginer ça…».
Pour l’heure, le bilan est encore incertain. La préfecture annonce
trois morts et 13 blessés, dont neufs sont dans un état grave. Le
tireur est toujours recherché.
Vigilance renforcée autour des événements rassemblant du public
Les moyens alloués à Vigipirate seront ainsi renforcés dans les sites
sensibles du département et notamment les marchés de Noël, mais aussi
les centres commerciaux, les centres-villes précis la préfecture. «
Par ailleurs, en fonction de l’évolution de la situation, les forces
de sécurité entendent procéder à des contrôles autoroutiers aux péages
et sur les points de passages autorisés frontaliers », détaille le
préfet.
Frontière surveillée
Il est aussi possible que des contrôles soient diligentés sur tout le
réseau routier frontalier du département, en coordination avec les
autorités belges. En dernier lieu, le représentant de l’Etat a demandé
aux opérateurs de transports publics de renforcer leurs dispositifs de
sécurité et de contrôle.
Nicole Ricci Minyem