C’est dans le but de faire l’état des lieux de l’influence des médias, de présenter les dangers liés à l’utilisation inappropriée des médias traditionnels et numériques, d’éduquer les masses et de promouvoir l’éducation aux médias et à l’information au Cameroun, que s’est tenu samedi 26 octobre à l’ESSTIC, la 8ème célébration annuelle de la Semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information (EMI), sur le thème « Citoyens éduqués aux médias et à l’information : Informés, engagés et habiletés ».
Le contexte médiatique camerounais est actuellement marqué par la prolifération des discours de haine, la diffusion de fausses informations (fake news) sur les plateformes médiatiques et les dérives de tout genre. C’est ce constat qui a motivé la tenue des échanges entre professionnels, enseignants et acteurs de la société civile dans le cadre de la Semaine mondiale d’éducation aux médias et à l’information chapeauté par l’UNESCO.
A cet effet, la cérémonie a été marquée par le discours du président de l’association camerounaise d’éducation aux média (ÉDUK-MÉDIA), Andzongo Blaise Pascal. Qui, après avoir remercié les panélistes pour avoir accepté de venir exposer, il a également remercié les étudiants et autres invités pour leur présence. Monsieur Andzongo a présenté l’association dont il a la charge en énumérant ses objectifs. Son propos pour la fin s’est articulé sur le thème de la 8ème édition annuelle de la Semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information. Par la suite, le modérateur, l’éditeur- journaliste, Simon Pierre Bessala a énuméré les différents thèmes à l’ordre du jour avant de passer la parole aux différents conférenciers.
Le Dr Baba Wame, expert TIC et cyber-journaliste, a été le 1er conférencier à dérouler son expertise sur la désinformation en ligne. Il a définit la désinformation ou fake news ou intox comme le fait d’utiliser des techniques d’informations pour induire en erreur, cacher ou travestir les faits dans le but de produire ou d’en tirer un bénéfice. Poursuivant son propos, il a édifié sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire sur les réseaux sociaux. Et pour terminer, il a présenté ce qu’on peut appeler le « diagramme de Baba Wamé » ou diagramme de « désinfox ».
Le 2ème conférencier, le professeur Ebale Moneze Chandel, enseignant de psychologie, intervenant sur le thème « les discours de haine en ligne », a décrit les mécanismes cognitifs mis en place dans l'élaboration et la réception des discours de haine de même que leurs conséquences tant sur le plan individuel que sociétal.
Par la suite, le Pr Maingari Daouda, intervenant sur le thème « EMI comme champ d’étude », a communiqué sur la quête à l’information et l’éducation aux médias. Il a indiqué que chacun de nous cherche à exister grâce aux réseaux sociaux. Pour lui il faut favoriser les conflits sociaux politiques pour susciter la recherche. Il est donc important d’éduquer pour former des citoyens habilités.
Le représentant de l’UNESCO, qui a tenu son propos sur « les enjeux de l’EMI pour la promotion du dialogue interculturel, de la paix et du vivre ensemble », a communiqué sur comment évaluer de manière critique l’information en ligne. Et a terminé son propos, en interpellant le conseil national de la communication enfin qu’il mette sur pieds une police pour contrôler tout ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux.
Le dernier conférencier, monsieur Kenmogne Rigobert, expert en droits numériques intervenant sur le thème « Sécurité et droit numérique », a apporté des leçons pratiques sur la sécurité en ligne.
La phase des questions et réponses a permis aux différents exposants de répondre aux questions des invités. La conférence débat organisée par l'association camerounaise d'éducation aux médias ÉDUK-MÉDIA a donc connu un véritable succès. La présence d’un membre de l' UNESCO et des conférenciers de très haute facture a permis de donner au public des notions en éducation aux médias et à l'information.
ÉDUK-MÉDIA est une association qui est déterminée à offrir aux jeunes, parents et professionnels, les outils nécessaires pour développer leur esprit critique et leur donner des compétences en tant que lecteurs, producteurs et diffuseurs d’informations médiatiques. Elle a pour objectif de : sensibiliser les jeunes à propos des médias, guider les jeunes dans le monde numérique, former à l’entreprenariat numérique, former jeunes et professionnels à l’analyse critique des informations médiatiques, prendre en charge les cyberdépendant et apporter du soutien aux jeunes, familles en difficultés.
Selon le vice-président d’ÉDUK-MÉDIA, Simon Pierre Bessala, qui a voulu nous en dire plus, cette édition est la toute première au Cameroun. Il espère cependant que les prochaines seront davantage meilleures. « On a saisi l’occasion en tant que jeune association pour sensibiliser l’opinion publique et c’est la raison pour laquelle nous sommes allés vers l’UNESCO et je crois que pour un premier coup d’essai nous ressortons satisfait. J’espère que pour les prochaines occasions nous pourrons saisir les mêmes opportunités pour mieux faire. »
Lancée en 2012, la Semaine mondiale EMI est organisée tous les ans par l’UNESCO en coopération avec l’Alliance mondiale pour les partenariats sur l’éducation aux médias et à l’information, l’Alliance des civilisations de l’ONU (UNAOC) et le Réseau universitaire international de l’éducation aux médias et à l’information et du dialogue interculturel. Elle réunit divers acteurs engagés dans la promotion de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) pour favoriser l’intégration sociale et le dialogue interculturel.
La huitième célébration annuelle de l’EMI est célébrée cette année du 24 au 31 octobre 2019. Les événements marquants de cette célébration comprennent la neuvième Conférence de l’éducation aux médias et à l’information, le dialogue interculturel et le Forum de l'agenda des jeunes, qui s’est tenu à Göteborg (Suède), du 24 au 26 septembre 2019.
Danielle Ngono Efondo