Alors que les débats enflent autour de la prise ou non du pouvoir par Franck Emmanuel Biya – fils aîné du Chef de l’Etat, quelques personnes se permettent de tenir des propos menaçants, annonçant l’apocalypse au Cameroun si cela devenait une réalité
Sa prose
« Quand j’entends les Camerounais se frapper le torse en disant que tel ou tel ne peut pas être Président, je secoue la tête de commisération.
Je les entends dire : « nous ne sommes pas Togolais ! Nous ne sommes pas Gabonais » !
Et je me demande : ils sont finalement quoi ?
Car pour autant que j’observe l’histoire, je ne vois pas très bien en quoi les Camerounais se distinguent de ces autres peuples. La seule fois dans l‘histoire où les Camerounais ont engagé la guerre, c’était contre le colon pour obtenir l’Indépendance.
Mais ils ont été battus et massacrés, et le colon a offert l’indépendance qu’il voulait aux mains des gens qu’il avait choisis, au même moment et dans les mêmes termes que dans toutes ses autres colonies.
Avec l’appui des Français, le docile Ahidjo a pris le pouvoir en renversant l’irascible Mbida, puis il a maté les Camerounais pendant 25 ans sans que personne ne regimbe, avec un peuple qui le votait à 99%.
Ensuite, il a passé le pouvoir à l’autre docile, Biya, qui a continué à les mater pendant 40 ans, sans qu’ils puissent faire quoi que ce soit. Bien plus, lors des mouvements de démocratisation des années 1990, alors que les vrais peuples obtenaient des Conférences Nationales Souveraines, ces Camerounais qui se prétendent braves ont dû se contenter d’une pâle Tripartite dont les résolutions majeures n’ont jamais été appliquées, certaines ayant d’ailleurs été mises en cause comme la fameuse limitation des mandats.
Et tout ceci, sans que ces fanfarons y fassent quoi que ce soit !
Alors, quand ce Camerounais qui n’ont jamais rien obtenu se frappent le torse en disant qu’ils ne sont pas comme les autres, je me demande bien sur quoi ils se fondent.
En réalité, comme tout peuple faible et fanfaron, les Camerounais ont l’art d’engager des combats qu’ils ne gagnent qu’en discours enflammés et en rêves éveillés. Ils se dépensent ainsi en efforts inutiles pour entrer à Etoudi et jouir de tout le pouvoir centralisé, contre l’avis du colon qui tient à y maintenir un fidèle et contre les apparatchiks qui tiennent à vivre en parasites de ce système.
A contrario, ils tournent le dos à un combat utile et qu’ils peuvent gagner, à savoir retirer une partie des ressources et des pouvoirs des mains de la bureaucratie centrale au profit des Régions et des Communes réellement autonomes.
Un travail important a déjà été fait, avec le Grand Dialogue National qui a poussé le Gouvernement à transférer 15% des ressources.
Le vrai travail à faire maintenant, c’est d’accentuer la pression afin de rendre ce transfert effectif, avant de réclamer davantage, car si cette pression n’est pas faite, la bureaucratie centrale ne l’appliquera jamais. Au lieu de se disperser dans des diversions aussi inutiles que la révision du Code Electoral qui ne leur apportera absolument rien de concret ».
N.R.M