C'est ce qui ressort des hautes instructions du Chef de l'Etat Paul Biya que le secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh vient de répercuter au ministre des Transports, Jean Ernest Ngallé Bibéhé dans une correspondance datée du 14 juin dernier. En effet, le SGPR indique que le Président « autorise », en liaison avec le ministre des Mines, la signature d’un mémorandum d’entente pour la construction de la voie ferrée reliant Mbalam au port en eau profonde de Kribi (510 km).
Le SGPR souligne que ce mémorandum s’inscrit dans le cadre de la « relance du projet de fer de Mbalam, en coopération avec le Congo ». La recherche des partenaires pour le financement des infrastructures à mettre en place dans le cadre de l’exploitation du gisement de fer de Mbalam-Nabeba (mine, chemin de fer de 510 km entre Mbalam et Kribi, terminal minéralier du port en eau profonde de Kribi), écartelé entre le Cameroun est le Congo, est depuis plusieurs années le principal point de blocage pour le démarrage effectif de ce projet minier.
La correspondance susmentionnée laisse penser que le gouvernement camerounais qui, après les multiples tentatives infructueuses de l’Australien Sundance (le premier développeur du projet), avait repris la main sur la recherche des partenaires financiers au projet, notamment sur le volet infrastructures connexes, a fini par aguicher une ou plusieurs entreprises.
Partenaires
Certes que la lettre de Ferdinand Ngoh Ngoh au Mintranports garde le mystère sur l’identité de l’entreprise ou du groupement d’entreprises concerné par le mémorandum d’entente sur le chemin de fer Mbalam-Kribi, il y a cependant fort à parier qu’il s’agisse d’opérateurs chinois, présument plusieurs observateurs. S’exprimant devant la commission des finances de l’Assemblée nationale début décembre 2020, dans le cadre de la défense de l’enveloppe budgétaire allouée à son département ministériel, Gabriel Dodo Ndocké, le ministre camerounais des Mines, de l'Industrie et Développement technologique avait annoncé « la finalisation, en 2021, du dossier relatif à la sélection des partenaires technico-financiers pour l’exploitation de la mine, la construction du chemin de fer, la construction du terminal minéralier et les acheteurs du minerai de fer issu de la mine de Mbalam, au Cameroun, et de Nabeba, au Congo ».
Le ministre Dodo Ndocké avait précisé que le gouvernement travaillera désormais sur ce projet avec un « consortium formé de cinq sociétés d’État chinoises ». Toute chose qui avait aussitôt valu au gouvernement camerounais une mise en garde de Sundance Resources, le premier développeur de ce projet, qui n’entendait pas être écarté au profit des entreprises de l’Empire du Milieu. Après une tentative de conciliation avec la partie camerounaise, Sundance a fini par porter le litige devant une juridiction arbitrale à l’international, et entend désormais être dédommagé par l’État du Cameroun pour son éviction annoncée du projet.
Innocent D H