Les joueurs de l'équipe nationale ivoirienne de basket menacent de ne pas embarquer pour la Chine, où se déroulera à partir du 31 août, la 18ᵉ édition du championnat du monde masculin de basket-ball, renommé Coupe du monde FIBA. En effet, la promesse qui leur a été fait par rapport à leurs primes restes sans issue.
En préparation pour la Coupe du Monde 2019 de Basketball, la sélection ivoirienne logée dans le groupe A du mondial avec la Chine, le Venezuela et la Pologne serait actuellement en grève. Les hommes du sélectionneur italien Davide Povia, actuellement en préparation à Vicenza dans le nord de l’Italie, n’ont pas encore touché les primes de sélection qui leur avaient été promises. Ils menacent donc de ne pas embarquer pour la chine dans les prochains jours si une solution n’est pas trouvée.
« On a rien perçu depuis le début de la préparation. Ça fait aujourd’hui un mois. Alors qu’on nous a promis la moitié de nos primes. Le régisseur a même fait le déplacement jusqu’à Madrid pour finalement rien nous donner. Sachant les dépenses que génère ce long voyage, sans oublier le séjour », a confié un joueur à Jeune Afrique.
« Les conditions de préparation sont exécrables pour les professionnels que nous sommes, et nous sommes livrés à nous-mêmes. Par exemple, aucune prise en charge médicale n’est prévue » a-t-elle ajouté. Cette source affirme également que des primes de sélection de 7 000 euros leur avaient été promises, avant d’être finalement réduites à 3 000 euros. Mais aucun document ou accord écrit ne permet de le prouver.
Initialement, les joueurs devaient percevoir des primes additionnelles de 3 500 euros soit environ 02 millions 275 000Fcfa, (en complément de leurs indemnités de sélection) grâce à une tournée à Orlando, aux États-Unis, où des matchs de préparation contre des équipes locales étaient programmés. « Il n’existe aucun accord écrit qui confirme les 7 000 euros. Il n’y a pas de problème de primes, les joueurs recevaient jusqu’alors des sommes dérisoires de moins de 1 000 euros et nous les avons augmenté à 3 000 », fait valoir Paulin Danho, le ministre des Sports, contacté par Jeune Afrique.
« En préparation en Italie, la fédération a programmé, à Malaga en Espagne, des matchs qui n’étaient pas prévus. Nous avons donc dû utiliser l’argent destiné aux primes pour financer ce voyage. L’intendant du Trésor ivoirien qui accompagne l’équipe a dû rentrer en urgence à Abidjan pour chercher des fonds. » A-t-il expliqué.
Par ailleurs, le ministre des Sports a assuré que tout devrait bientôt rentrer dans l'ordre. « Les autorités ivoiriennes prennent la situation au sérieux, et une oreille attentive a ainsi été prêtée à la question des primes. L’intendant du Trésor revient d’Abidjan mercredi ou jeudi. Dès son retour, toutes les primes seront payées », a assuré Paulin Danho.
Danielle Ngono Efondo
Les Lions Indomptables du Cameroun entament la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019, mardi prochain, 25 juin 2019. Les Camerounais affronteront la Guinée-Bissau. Un duel très attendu pour les hommes de Clarence Seedorf, qui défendent leur titre de champion d'Afrique à cette 32e édition de la Can. Le départ de Choupo Moting et ses coéquipiers pour Ismaïlia, leur ville hôte en Egypte, a été perturbé par les sempiternels problèmes de primes. Une situation qui n’a pas influencé pour autant, les ambitions des Camerounais dans cette compétition, selon le sélectionneur national. « Je ne vais pas le nier, il y a forcément des conséquences. On a dû s'adapter, ne serait-ce que pour modifier notre programme de préparation pour ce premier match face à la Guinée-Bissau. Mais avec mon staff, on a surtout vu une opportunité dans cette crise. Je trouve que les liens se sont renforcés entre nous », explique le technicien hollandais dans un entretien accordé à Rfi. Et d’ajouter : « notre motivation ne s'est pas atténuée, bien au contraire ! Certes, on a moins de séances d'entraînement pour se préparer mais notre détermination est intacte, ce qui est le plus important »
A en croire cet entraîneur, le pays de Samuel Eto’o n’est pas le seul au monde à avoir vécu une revendication des joueurs. « Toutes les équipes du monde ont, à un moment de leur histoire, eu ce genre de problèmes. Moi-même, j'ai déjà vécu ça, mais ce n'est pas grave. Je le vois à l'entraînement, dans l'intensité que les joueurs mettent au quotidien... Après en dehors du terrain, c'est normal d'avoir des discussions, des tensions... On va peut-être rester ensemble 3 à 4 semaines, on est comme une famille ! Parfois, vous vous engueulez, vous pleurez, vous vous réconciliez et vous célébrez ça ensuite... Je pense que ça va renforcer notre esprit d'équipe», dit-il.
En tant que chef de famille, Seedorf explique qu’il a non seulement conseillé les joueurs, mais leur a aussi expliqué leur rôle sur le terrain et pour le pays. « Je trouve qu'ils ont réagi de façon mature, c'est un super groupe. Ils sont très motivés, pas seulement pour performer sur le terrain mais aussi pour évoluer, progresser... La crise est terminée. Nous sommes tournés vers la CAN à 100% », relève ce technicien de football. Ce triste épisode étant désormais derrière l’équipe camerounaise, son coach souligne que leur objectif, celui de conserver le titre, est resté le même, et le Cameroun fait toujours partie des favoris de la compétition. Selon lui, son groupe est prêt physiquement, tactiquement, et mentalement pour relever le défis, avec des jeunes joueurs enthousiastes, soutenus des plus expérimentés. « Après le premier match, on y verra plus clair, parce qu'on pourra s'appuyer sur quelque chose de tangible. Nous sommes préparés pour faire face à ce challenge. On a assez de talent pour briller », rassure Seedorf.
Marie MGUE
Dans une lettre parue ce vendredi en début d’après-midi, les lions indomptables répondent au ministre des Sports et de l’Education physique. Les poulains de Seedorf disent clairement aux administrateurs qu’ils ne veulent avoir avec eux aucun contact au cours de la compétition. Aussi, qu’il n’y ait plus de réunion au sujet des primes pendant toute la CAN 2019.
Ils sont clairs, le gouvernement est resté sur son offre de 20 millions qui auraient déjà été perçue par les coéquipiers d’André ONANA. Maintenant, ils refusent « toute interférence externe » pendant la compétition. Ils font ici allusion à ces réunions interminables et parfois en veille de match, initiées par le ministre pour discuter à nouveau des primes ou ces visites à l’improviste du ministre pour lesquelles il arrive qu’on oblige les joueurs à sortir de leurs chambres pour venir écouter des félicitations ou des conseils du membre du gouvernement.
Le ton de cette lettre témoigne à suffisance l’état d’esprit qui anime les joueurs de l’équipe nationale du Cameroun en cette veille de Coupe d’Afrique. Les Champions d’Afrique en titre s’en vont défendre le titre le moral aux talons. Toutefois, ils promettent donner le meilleur d’eux-mêmes pour défendre le titre remporté en 2017 avec dignité et fierté.
Contenu de la lettre adressée au MINSEP :
« Excellence,
Comme promis à l’issue de la concertation de ce matin, votre proposition concernant le bonus supplémentaire pour le premier match de la CAN 2019, a fait l’objet d’un montant de la prime de participation à la CAN 2019, proposé par le gouvernement, est resté inchangé. Pour nous, cela n’est pas satisfaisant. Mais nous avons décidé d’arrêter toute négociation se rapportant à nos primes.
Nous allons voyager pour l’Egypte ce vendredi. Toutefois dès notre arrivée à Ismailia, nous souhaitons nous consacrer uniquement à la compétition, sans interférence extérieure, et, ce pendant toute la CAN 2019. Nous souhaitons qu’il en soi ainsi, avant, pendant, après les séances d’entrainement et les matches.
Nous irons représenter la nation camerounaise, et nous allons donner le meilleur de nous-mêmes pour défendre le titre avec dignité et fierté. Nous souhaitons pour le futur plus de professionnalisme, plus de communication dans l’organisation du football au Cameroun. Tout comme nous appelons humblement à plus de respect des acteurs des mouvements sportifs. »
Stéphane NZESSEU