Le gouvernement camerounais entend obtenir de l’Hexagone, le renouvellement de l'initiative de suspension du service de sa dette pour le compte de l’exercice budgétaire 2021. Le Cameroun avait déjà bénéficié d'une facilité similaire en 2020 auprès des pays du G20 et du club de Paris, dont notamment la France.
Lors de la 14ème session du comité d'orientation et de suivi du C2D le 16 mars dernier à Yaoundé, l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou a annoncé cette initiative bilatérale de remise de dette vis-à-vis du gouvernement français, dont bénéficie le Cameroun depuis 2006. A cette occasion, le diplomate révèle, « Nous le savons, cette crise sanitaire et économique (Covid-19, Ndlr) majeure n’est pas derrière nous. Pour y faire face, le Cameroun a demandé à bénéficier de l’Initiative de suspension du service de la dette. La France, en tant que membre du Club de Paris et du G20, a accédé à cette requête, et un accord entre nos deux pays relatifs à la suspension temporaire des échéances de 2020 a été récemment signé. Les discussions se poursuivent concernant les échéances de 2021 ».
Au cours de la période allant du 1er mai au 31 décembre 2020, par exemple, cette cagnotte s’élevait à 72,6 milliards de FCFA, montant de la moins-value enregistrée dans le compte C2D du fait de la suspension des remboursements décidée par la France et les autres membres du G20 et du Club de Paris. En effet, le C2D prévoit que le pays endetté mobilise effectivement les fonds à rembourser à la France, dans un premier temps, avant de se les faire rétrocéder, dans un 2è temps. Cependant, le montant de l’enveloppe de la dette à rembourser par le Cameroun à la France en 2021 n’a pas été révélé.
Si l'on s'en tient à ce qui s'est passé en 2020, il est clair qu’au cas où les négociations actuellement en cours entre le Cameroun et la France sont concluantes, l’Hexagone aura desserré autour du Cameroun l’étau du service de la dette, pour un montant global d’au moins 145 milliards de FCFA en 2 ans. Globalement, cette facilité permet d’atténuer la pression sur la trésorerie de l’Etat, elle plombe en revanche la bonne exécution des programmes et projets financés par les fonds issus du C2D, apprend-on.
Innocent D H