Dans son éditorial du 20 février dernier, le Capitaine de Vaisseau Cyrille Serge Atonfack Guemo argue que :
« Affaiblir les institutions étatiques, détruire le tissu économique, désorienter le système éducatif, effacer les traditions ancestrales.
Telle semble être la mission formellement reçue par les groupes terroristes qui depuis de longues années, tentent de mener à matérialité, le dessein de plus en plus manifeste, de puissances étrangères nourrissant l’objectif de mettre le Cameroun en coupe réglée, aux plans idéologique, économique, et sociétal.
A la fois multilatéraliste et surtout souverainiste, le positionnement géostratégique et géopolitique du Cameroun semble s’inscrire en opposition frontale avec les ambitions des ténors d’un libéralisme débridé, prédateur et hégémonique, bien décidés à faire main basse sur les ressources et potentiels dont regorge notre pays. Quitte pour cela, à le délester des portions de son territoire national.
Pour y parvenir, quoi de plus indiqué que la destruction de l’outil de production en pleine consolidation qualitative et quantitative ? Il s’agit d’asphyxier le tissu économique, chose qui aura pour conséquence directe la réduction des flux de capitaux, avec un impact négatif sur les conditions de vie d’une population en constante croissance, et aux besoins tout aussi croissants.
De la situation d’indigence ainsi créée d’une manière artificielle, il est attendu un sentiment de frustration que les agents et organes de la manipulation s’efforcent de transformer en manifestations violentes du mécontentement populaire. Mais par son niveau d’instruction appréciable et son discernement, le peuple camerounais fait échec à cette funeste manœuvre.
Aussi, l’ennemi déconfit s’acharne à détruire l’école. De là, la flambée des incendies, des attaques d’établissements scolaires, le meurtre des enseignants et des apprenants jusque dans les salles de cours, sans omettre les viols, les sévices, et les enlèvements dont ils sont victimes.
En essayant de réduire les vénérables sanctuaires de la science, en de nouveaux cimetières de l’intelligence, le but de ce déferlement de violence est de priver d’intelligence, les futures générations de camerounais.
Dans l’espoir que les esprits incultes ainsi créés seront plus réceptifs aux injonctions de leurs civilisateurs éclairés. Cette tentative de nous imposer le voile de l’ignorance connaît un retentissant fiasco.
Non plus, les attaques à répétition contre les gardiens de la tradition ne sont des actes de pur banditisme, ni de vaine cruauté. Les assassinats, les enlèvements de chefs traditionnels, le vol et la destruction des symboles de nos cultures ancestrales participent de l’ambition visant à nous couper de nos racines, pour mieux nous inculquer les pratiques du modernisme déviationniste.
N’est-il donc pas étonnant, que le récent assassinat groupé de chefs traditionnels dans la Région du Sud-Ouest, n’ait soulevé qu’un faible écho dans le landernau des organisations de la société civile, encore moins parmi la profusion d’organisations humanitaires. Le sujet ne serait peut-être pas dans l’air du temps imprimé par le courant du progressisme des mœurs à la solde du capital.
Toujours est-il que la perte de repères et l’aliénation morale nées de l’incendie de nos bibliothèques, autrement dit, de l’effacement des tenants de nos modes de vie multiséculaires, va faire de nous et de notre descendance, les sujets serviles du projet global d’excentration de la figure de l’homme, au profit d’une idéologie essentiellement utilitariste et bassement matérialiste.
Résister activement aux ennemis du Cameroun, revient à lutter pour la sauvegarde du territoire national, de notre peuple, de nos richesses, de nos traditions, et de notre humanité. La paix de notre pays sera le pretium doloris, en d’autres termes, le prix de la douleur actuellement endurée par nos braves populations ».
N.R.M