Le président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (UGTC) a fait cette déclaration à la faveur d’une conférence de presse tenue le 18 novembre 2021. En effet, cette confédération exprime son inquiétude sur la forte probabilité que l’avènement de la Couverture santé universelle (CSU) vienne mettre un terme à l’assurance-maladie.
« L’assurance-maladie rentre dans le cadre des normes internationales de travail de l’OIT qui concerne les travailleurs. Par contre, la Couverture santé universelle concerne toute la population d’un pays », explique Isaac Bissala.
Ce qui amène le président de l'UGTC à menacer, « Nous avons des informations que des textes ont été déposés à l’Assemblée nationale pour l’adoption de la Couverture santé universelle. Ces projets de textes ne nous engagent pas. Les employeurs et les travailleurs n’ont pas été associés. Il est dit quelque part qu’il faut les avis des employeurs et des travailleurs parce que le Cameroun a ratifié la Convention 144 sur les consultations tripartites ».
Outre Isaac Bissala, un autre syndicaliste s'insurge : « Le Gicam a demandé le contrat que le Cameroun a signé avec la société privée sud-coréenne qui va assurer la CSU sur toute l’étendue du territoire national pour avoir une idée sur le contenu. Ni aux travailleurs ni aux employeurs le ministère de la Santé n’a rien donné ».
Selon les observations de l'UGTC, le Code du travail est clair sur l’assurance sanitaire d’un travailleur. Cette démarche incombe à son employeur qui doit le prendre en charge et sa famille, sans que celui-ci ne débourse un seul centime. Mais à en croire cette confédération syndicale, une enquête menée par ses soins a révélé que certaines entreprises assurent la prise en charge des travailleurs à 100%, d’autres à 80% et le travailleur cotise 20%. Or, en principe le travailleur ne doit pas cotiser.
« Lorsqu’on met en place la Couverture santé universelle que deviendront les avantages du travailleur ? Nous sommes pour l’assurance-maladie parce qu’il ne faut pas que nous nous retrouvions avec une charge salariale des travailleurs. Dans la couverture santé universelle, on propose que les travailleurs cotisent de 2% à 5%, ce qui sera un impôt supplémentaire pour le travailleur », redoute Isaac Bissala.
Innocent D H