Une correspondance signée le 24 mars dernier du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République donne l’accord au ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze pour le lancement de cette opération dont l’urgence reste signalée. Ferdinand Ngoh Ngoh relaie ainsi les directives du Chef de l’Etat sur ce dossier.
Le Cameroun compte retourner sur le marché international des obligations pour une deuxième fois de son histoire. Le pays va ainsi tenter de remobiliser auprès de ses investisseurs internationaux, la somme de 450 milliards de FCFA à travers l’émission d’un eurobond (obligations publiques émises en devise). Le Chef de l’Etat camerounais mise sur le succès de cette opération pour refinancer la première la première obligation du genre émise par le pays en 2015 et dont les échéances de remboursement sont prévues pour la période 2023-2025.
De sources crédibles, c’est en novembre 2023 que le Cameroun sera appelé à effectuer un premier versement de 150 milliards pour éponger une partie de cet emprunt. Le gouvernement mène d’ailleurs des discussions y afférentes depuis fort longtemps pour honorer son engagement.
Dans un contexte économique marqué par la détérioration des cours des matières premières sur le marché international, deux solutions de financement étaient envisagées pour le Cameroun, apprend-on. Il s’agissait d’abord, de celle du refinancement de cette dette à savoir celle soutenue par le Fonds monétaire international (FMI) et le ministre en charge de l’Economie. La seconde ensuite, concerne le remboursement à partir des ressources propres de l’Etat sur la base de provision (tendance soutenue par le Minfi).
Le Chef de l’Etat a donc opté pour la première solution. Il souhaite pour cela non seulement éviter un défaut de paiement, mais surtout ramener le risque de surendettement du pays du niveau élevé à un niveau modéré. Indiquons que pour l’instant, le Cameroun jouit encore de la confiance des investisseurs avec une note de « B2 » assortie d’une perspective stable.
Même si le FMI émet de réserves par rapport au niveau de soutenabilité de la dette extérieure du Cameroun, l’agence de notation Moody’s reste optimiste sur la capacité du pays à honorer ses engagements malgré la crise sanitaire mondiale et ses effets sur l’économie.
En rappel, au 31 décembre 2020, l’encours de la dette du Cameroun s’est situé à 10 164 milliards de FCFA, soit 46,9% du Produit intérieur brut (PIB) ; en dessous du plafond d’endettement public en vigueur dans la zone Cemac qui est de 70% du PIB.
Innocent D H