L’opération française actuelle en Afghanistan va totalement s’achever vendredi soir, échéance après laquelle « on ne peut plus procéder aux évacuations à partir de l’aéroport de Kaboul », a annoncé le premier ministre français Jean Castex ce jeudi sur RTL.
Cette date-butoir est « imposée par les Américains » dont le dispositif sécuritaire va prendre fin le 31 août, a précisé une source gouvernementale.
Comme annoncé mardi par le ministère des Affaires étrangères, les évacuations des populations afghanes vont donc s’effectuer jusqu’à jeudi soir voire vendredi matin: « La France fera le maximum pour maintenir le plus longtemps possible ce dispositif », dont la fin va précéder de « quelques heures », le départ des militaires et services de l’ambassade à la manœuvre sur place, assure cette même source gouvernementale.
Invité de RTL, Jean Castex a rappelé jeudi qu'« autour de 2.500 » personnes avaient été évacuées depuis la prise de Kaboul par les Talibans le 15 août, comprenant des ressortissants français mais surtout des « Afghans qui ont apporté, à un titre ou à un autre, leur concours à l’armée, etc., et des familles, des artistes, des journalistes… ».
Jeudi, Londres a averti que la menace terroriste contre l’aéroport était « très sérieuse » et « imminente », sans pour autant suspendre les opérations. De leur côté, les Pays-Bas ont annoncé devoir interrompre leurs vols, sur demande des forces américaines.
D’autre part, 8.871 Afghans ont déposé une demande d’asile en 2020
Il ne s’agira toutefois pas de « procédures accélérées », a souligné M. Boucher : ces procédures sont généralement réservées aux demandeurs originaires de pays dits « sûrs », dont l’administration estime que leurs dossiers ont davantage de chances d’être rejetés.
Les Afghans sont, de loin, les premiers demandeurs d’asile en France, où ils obtiennent une protection dans 65 % des cas en première instance, à l’Ofpra, et à plus de 80 % après recours devant la Cour nationale du droit d’asile.
En 2020, 8.871 Afghans ont déposé une demande en France. Depuis la crise migratoire de 2015, ils sont environ 10.000 en moyenne chaque année.
L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) « s’organise pour traiter rapidement les demandes d’asile des personnes que la France a évacuées » d’Afghanistan, a expliqué, mercredi, son directeur général Julien Boucher. Les personnes exfiltrées de Kaboul vont pouvoir entamer ces démarches à l’issue d’une quarantaine sanitaire obligatoire de 10 jours.
En clair, les dossiers des plus de 1.500 Afghans évacués vers Paris par des vols spéciaux seront placés en haut de la liste, tandis que 8.000 demandes d’asile déjà déposées par des ressortissants d’Afghanistan sont toujours en attente.
N.R.M